[Noël 2011] Un joli conte de Nyoël : La Résurrection du Bouddha25 décembre 201126 décembre 2011Tetho

En début d’année, après le succès du projet de blogging communautaire sur Gundam 0080, nyo a tout de suite envisagé de reconduire l’opération pour le Noël suivant. Son idée était de reproduire les Secret Santas organisés chaque année depuis 2009 dans la blogosphère anglophone, et afin d’y parvenir ce fut placé à l’ordre du jour du traditionnel restaurant secret que nous organisons chaque année pendant l’Epitanime. Bien évidement, et comme chaque année, l’ordre du jour fut royalement ignoré pendant ce repas wwwwwwwwwww. nyo relanca la chose par mail quelques jours plus tard, mais la façon dont il souhaitait organiser la chose était très confuse et au final il y eu peu de réponses et le projet tomba dans l’oubli.
Mais nyo ne se laisse pas démonter et me reparla régulièrement d’organiser quelque chose cette année aussi et diverses idées furent envisagées, mais sans qu’aucune soit mise à exécution. Puis le 2 décembre dernier à 2H30 heure française, il me contacte du Gtalk pour savoir si j’étais partant pour faire quelque chose finalement. Une des idées envisagées facile à mettre en place est recyclée, une liste de 17 bloggeurs de bonne volonté est vite brainstormée et à 3H les invitations partent. 14 revinrent avec une réponse positive et par le biais de parrainage 3 autres personnes se joignent au projet.
Un google doc très Esprit-Dôjin est improvisé et chacun y laisse une liste de 3 à 7 animes sur lequel il est prêt à bloger. Une fois la liste déposée, les autres votent pour l’anime sur lequel ils veulent voir la personne blogger et une fois que la majorité se distingue, yapuka rédiger. Concept simple et peu contraignant, aussi bien pour les organisateurs que les participants, qui a permis l’aboutissement du projet en à peine 3 semaines.

La liste des billets est donc :
Billet d’ouverture par nyo
-Aer : Basilisk ~Kôga Ninpôchô~
-Amo : IS <Infinite Stratos>
-AxelTerizaki : Wakfu
-Exelen : Kakko Kawaii Sengen
-FFenril : Ginga Tetsudô 999
-Gamera : Shinryaku! Ika Musume/Dog Days/Steins;Gate
-Ialda : Redline
-Jevanni : Seto no Hanayome
-jonas : Tetsuwan Birdy DECODE:02
-mt-i : Tengen-Toppa Gurren-Lagann
-nyo : Steins;Gate
-Ryuurei : Chôjin Densetsu Urotsukidôji
-Yuki : Lingerie Senshi Papillon Rose/Tôkyô Godfathers/Omae Umasô da na
-Zratul : Hidan no Aria
Et enfin moi même avec Buddha Saitan via le billet que vous lisez en ce moment même.

De mon point de vue cette opération a été un succès, on a eu un fort taux de réponses positives et parmi elles peu d’abandons. Mais surtout ça été l’occasion de revoir blogger des personnes qu’on avait pas vu publier quelque chose depuis parfois pas loin d’un an, et les titres couverts sont assez éclectiques et évitent les gros succès récents pour allez parfois chercher du très très obscure ou de plus simplement des classiques oubliés. Là aussi double réussite pour cette initiative.

Du coup je félicite nyo d’avoir tenu le coup et de s’être accroché à l’idée d’organiser quelque chose cette année aussi. Je remercie aussi les participants d’avoir joué le jeu malgré les délais un peu court et l’aspect Esprit-Dôjin de l’ensemble.
Promis l’année prochaine on ferra encore mieux :)

À la veille de cette année 2012 où les peurs millénaristes reviennent, en ces temps de crise de la foi où les hommes ne savent plus vers qui se tourner, il faut quelqu’un pour guider l’humanité vers un monde plus spirituel et sauver les pauvres âmes en perdition. Et c’est exactement Buddha Saitan (La Résurrection du Bouddha) ce que l’anime dont nous allons parler en cette Sainte Nuit se propose de faire.

Buddha Saitan n’est rien de moins qu’un film de propagande de la secte La Science du Bonheur, Kôfuku no Kagaku en japonais mais plus connue sous son nom anglais de Happy Science (ce qui sonne comme le nom d’un rassemblement de scientifiques autistes à mes oreilles. Leur précédent nom de The Institute for Research in Human Happiness avait plus de crédibilité, mais bon…). Cette organisation qui ambitionne de créer une Utopie où chacun pourrait atteindre l’éveil spirituel et qui mange à tous les râteliers en accueillant à bras ouverts les croyants de toutes les religions, fussent-ils chrétiens, musulmans, aborigènes ou pastafaris. Ils prétendent qu’à travers la réincarnation les âmes des grands de l’histoire reviennent en ce bas monde et nous guident vers l’Utopie tant attendue. Ainsi, par exemple, Platon fut réincarné en Hegel, Jésus était la réincarnation de Krishna, quand à Shākyamuni, ou Bouddha, sa réincarnation actuelle est bien évidement Ôkawa Ryûho, le gourou de la secte (ce qui est en contradiction claire avec le canon bouddhique vu que Shākyamuni est censé s’être éteint et sorti du cycle éternel des réincarnations, mais passons…).  Fondamentalement ils sont assez proches de la tristement célèbre Secte Aum, à la différence qu’ils n’ont pas pour le moment utilisé d’armes chimiques au nom d’un monde meilleur.
La Science du Bonheur revendique plus de 12 millions d’adeptes à travers le monde, chiffre assez douteux puisque ça représente environ une fois et demisece que revendique l’organisation tentaculaire et autrement plus puissante qu’est la scientologie et exactement le chiffre revendiqué par la Sôka Gakkai (la plus grande secte Bouddhique du Japon), et a gagné en visibilité au Japon en participant aux élections législatives et en plaçant un candidat dans presque toutes les circonscriptions. Leur programme est un concentré de lulz puisqu’ils veulent faire du Japon la première puissance économique mondiale en favorisant la natalité afin que sa population atteigne les 300 millions d’habitants, en distribuant des visa de résidents à des millions d’étrangers et en réarmant le Japon pour prévenir la guerre contre la Chine et la Corée du Nord.

Parmi les centaines de livres qu’Ôkawa a écrit, il y a des livres de fiction à but de propagande et certains de ces livres ont été adaptés en films, dont des films d’animation. Il existe pour le moment cinq films d’animation basés sur les écrits de La Science du Bonheur, le sixième sortira à l’automne prochaine, et Buddha Saitan est donc pour le moment le tout dernier, sorti en octobre 2009 au Japon. Depuis le film est sorti en DVD et Blu-ray, dans une édition assez fabuleuse contenant 4 doublages, dont l’espagnol, et 13 pistes de sous-titres, dont le français, l’indi et le népalais. La Science du Bonheur plus forte que n’importe quel éditeur d’animation jpn au monde, mais vu le prix abusé de la chose pour ce qu’elle est piratez-la sans le moindre remord.

Le film a été produit au sein de Group TAC, studio de 3e zone à qui l’on doit des chefs-d’œuvre comme Grenadier ou des réussites techniques éclatantes comme Gakuen Alice ou Gilgamesh et qui a réalisé les autres films de la secte.  Il a été réalisé par Ishiyama Takaaki, membre de la secte et réalisateur des adaptations en anime de Sakura Taisen (première série d’OVA), Viewtiful Joe ou de Chäos;HEAd (vous vouliez une preuve de plus que cet anime venait de l’enfer ? La voilà). Parmi les noms notables au staff on note Suda Masami,chara-designer de Hokuto no Ken, en directeur de l’animation dont on se demande ce qu’il fout là.
Une des choses qui surprennent le plus lors de la découverte de ce film est qu’il ressemble à un « vrai » anime, même si il n’y a rien de remarquable dans sa réalisation il ne fait ni cheap ni ne donne l’impression d’avoir été réalisé par une poignée d’adeptes dans leur coin (contrairement aux dessins animés de la secte Aum). Ôkawa a mi le budget qu’il fallait pour adapter son livre et ça se sent.

Vous êtes près ? Intéressons-nous à ce film de plus près.

L’anime raconte les aventures spirituelles d’Amanokawa Sayako (doublée par Koshimizu Ami qui livre ici son jeu classique de personnage ado, pensez à Hibiki de Suite Precure♪ par exemple), une jeune lycéenne de 17 ans qui rêve de devenir journaliste pour mettre à jour la vérité et qui est une grande fan de l’actrice Kimura Mari.

Membre très active du journal de son école, Sayako se découvre un jour une sensibilité aux esprits et sa vie tourne à l’enfer tant les âmes errantes dans notre mondes sont nombreuses. Un jour, alors qu’elle rentre du lycée elle se retrouve nez à nez avec celle de Kanemoto Tokuzo, un journaliste qu’elle admirait et qui s’est suicidé suite à un scandale dans lequel il était impliqué. L’âme de Kanemoto remarque qu’elle peut le voir, la saisit et la pousse sous un métro. Fin du film.

Non, j’déconne, le film a commencé depuis à peine 8 minutes 30 à ce moment, il reste encore une heure et quarante-cinq minutes avant la fin.
Elle se retrouve en pleine audience d’un tribunal de l’autre monde où l’âme de Kanemoto est jugée pour s’être suicidée. Alors qu’il allait révéler une grosse histoire de corruption il s’est fait avoir avec un faux compte en banque et a perdu toute sa crédibilité et sa réputation. Athée convaincu, Kanemoto refuse de croire en Dieu ou Bouddha et écrit de nombreux articles pour dénoncer les tromperies que sont les religions. Le tribunal céleste lui fait alors remarquer sa situation et déplore qu’il ne soit qu’un matérialiste de plus alors qu’il a vécu à une époque où Bouddha était réincarné sur Terre.  Kanemoto disparait dans le néant et Sayako se réveille, sauvée de justesse du métro par Unabara Yûki, son ex qui l’a plaqué sans raison et passait par là sans qu’on sache pourquoi. Le monde est petit.



Yûki lui paye ensuite le Starbuck et essaye de comprendre pourquoi Sayako a voulut se suicider, cette dernière nie toute envie de suicide, ce à quoi Yûki commence à lui expliquer que là où elle s’est jetée sous les rails est l’endroit exact où Kanemoto s’est suicidé. Il explique ensuite que lors du cycle de réincarnation certaines âmes destinées à l’enfer reviennent hanter notre monde et que parmi elles les suicidaires sont les pires car elles sont destinées à y errer jusqu’à la date prévue de leur mort et tentent d’entraîner avec elles le plus de leurs proches. Yûki lui demande de le contacter si elle se retrouve dans une situation similaire, mais Sayako refuse son aide car elle n’a pas encore digéré leur rupture.


People don’t die if they are killed…

Plus tard, en regardant la télé Sayako tombe sur une émission où est invité Arai Tôsaku, chef du groupe religieux Sônen (littéralement « le pouvoir de la pensée« ) et réincarnation autoproclamée du Bouddha. Troublée par la mention par un juge du tribunal des âmes du fait que le Bouddha est censé être réincarné en notre monde, Sayako s’intéresse alors à l’émission et écoute attentivement Arai. Ce dernier explique que le monde connaît une période de chaos et de guerre et que les dirigeants sont impuissants, la société est malade et sans morale. Il se présente comme un dirigeant assez puissant pour régler tous ces problèmes.


Non seulement elle ne semble pas troublée par le séisme, mais en plus elle donne des ordres aux autres…

A lieu alors un tremblement de terre, et alors qu’un spot va tomber sur le présentateur de l’émission, Arai utilise ses pouvoirs surnaturels pour le dévier avant l’impact. Il explique ensuite à ce malheureux que de nombreuses personnes doivent lui en vouloir, et à ce moment Sayako voit à travers la télé les esprits qui le hantent et est persuadée qu’Arai est sérieux.


Ce plan a un énorme problème de perspective.

Le lendemain au lycée le club de journalisme ne parle que de ça et projette d’aller interviewer Arai. Sayako se porte volontaire


Jusque là les sous-titres avaient l’air pro.

Le jour de l’interview, Sayako est recontactée par Yûki qu’elle envoie paître en lui expliquant que le Groupe Sônen lui saura lui permettre de se débarrasser de ses visions. Lâchée par sa copine qui devait l’accompagner, elle se rend seule au siège du groupe et y est invitée à suivre la conférence qu’Arai est sur le point de donner. Là elle assiste à un discours où Arai explique sa pensée : les hommes sont faibles et doivent devenir forts pour atteindre leurs buts par eux même, quel qu’en soit le prix, et qu’il les aidera avec ses pouvoirs à condition qu’ils croient en lui et lui obéissent.
C’est à ce moment précis que le film bascule avec la subtilité d’un char allemand franchissant la frontière polonaise le 1er septembre 1939 dans la propagande éhontée. Arai et le Groupe Sônen se révèlent par son discours comme des avatars d’Asahara Shôkô et de la secte Aum. Le logo de Sônen est d’ailleurs très proche du caractère sanscrit Aum utilisé comme logo par la secte du même nom. En en faisant les antagonistes du film le message d’Ôkawa est clair : la Science du Bonheur est l’opposé de ce que fut Aum.



Yûki débarque pile à ce moment et fait sortir de la salle Sayako ainsi que Shunta, son petit frère qui l’avait suivi en douce, il se révèle un membre du TSI, un nom qui semble faire peur aux membres de Sônen. Le service de sécurité de la secte débarque mais Yûki qui a joué à Metal Gear Solid utilise un extincteur pour les aveugler et s’échapper. Alors que toutes les personnes venues assister à la conférence se demandent ce qui se passe, Arai souri.
Plus tard, dans un parc public Yûki passe un savon à Sayako pour son inconscience. Sayako lui reproche alors de ne jamais rien lui expliquer et de garder des secrets de partout, lui reprochant d’être la cause de leur rupture. Pendant que le couple s’envoie des fleurs, Shunta se sent tout drôle.


Lui il a mangé un mauvais riz cantonnais à midi.

À l’hôpital où travaille le père de Sayako, personne ne comprend ce qui lui arrive mais en vrai médecin ce dernier a confiance en ses capacités :


Pour un homme de science il parle comme un guérisseur vaudou.

Rentrée chez eux, Sayako explique à ses parents que Shunta est possédé par un esprit maléfique. Après s’être énervé à cette annonce, son père se reprend et lui promet de tout faire pour le sauver.
Le lendemain à l’hôpital Sayako étouffe tant les esprit sont nombreux, jusqu’à ce qu’apparaissent deux personnes qui les font fuir.

Il s’agit de Harry Budson, étudiant étranger au tempérament un peu exubérant (parce qu’il est étranger bien sûr), qui nous rappelle que La Science du Bonheur est étonnamment ouverte vis-à-vis des gaijin, et de Kimura Mari (jouée par Mitsuisho Kotono, irréprochable comme toujours et dont on se demande ce que diable elle vient faire dans cette galère). Ils se présentent comme membre du TSI et ont été contactés par Yûki pour aider à sauver Shunta qui a été maudit par Arai. Mais heureusement et malgré la complexité de cette malédiction un homme peut le sauver, un homme qui n’est autre que :


[insert random joke about Céline Dion here]

Mari explique qu’à ses débuts en tant qu’actrice elle a longtemps lutté avec sa troupe pour s’en sortir et qu’elle a finie criblée de dettes. À ce moment Arai lui a proposé son aide si elle rejoignait le groupe Sônen et lui faisait confiance. Et le succès a alors souri à Mari, elle a enfoncé tous ceux qui se trouvaient sur son chemin, mais en contrepartie s’est retrouvée de plus en plus isolée et a tenté de quitter Arai qui en réponse l’a menacée de l’enfer.
C’est alors qu’elle a rencontrée son sauveur qui lui a rappelé que la vraie réussite et le bonheur devaient être partagés pour être véritables.


Mais qui est CET HOMME ?

Plus tard à l’hôpital, alors que la situation de Shunta s’empire et que son père désespère, le trio du TSI revient accompagné d’un homme étrange : BRAD PITT !

L’homme se présente, son nom est Sorano Taiyô. Derrière ce patronyme modeste signifiant rien de moins que Soleil Céleste en japonais se cache bien évidement Ôkawa Ryûho lui même. Sorano est doublé par Koyasu Takehito plus royal que jamais et dégage une aura et un charisme incroyable. Nul doute qu’il est le véritable Bouddha rené.
Sorano et Harry pratiquent un exorcisme au court duquel Harry est possédé par l’esprit malin qui bien qu’impressionné par les pouvoirs de Sorano Taiyô le prévient : son maître a déjà mis son plan en branle ! L’esprit fait semblant de s’être apaisé avant de tenter d’attaquer Sorano qui l’exorcise tel Shaka de la Vierge.


Les Six Mondes de la Métempsycose dans ta gueule !

Le père de Sayako refuse de croire à ce qu’il vient de voir, mais quand Sorano Taiyô lui annonce qu’il sait qu’il a un cancer qu’il a gardé secret de sa famille il est obligé de réaliser que cet homme n’est pas un charlatan et qu’il existe bien des choses au delà du monde physique. Sorano Taiyô lui explique ensuite que s’il souhaite se sauver et sauver des vies, il est encore temps pour lui de réaliser la vérité de ce monde.
À la sortie de l’hôpital Sorano Taiyô rassure Sayako en lui expliquant que son pouvoir est de voir le véritable aspect du monde et qu’il a un sens.

Pendant ce temps au dernier sous-sol de leur géofront les dirigeants de Sônen préparent la prochaine étape de leur plan. La tension dramatique est a son comble.

Réconciliés après que Shunta a été sauvé et que les vraies raisons des secrets ont été révélées, Yûki et Sayako profitent d’une fête de quartier et le spectateur tombent alors dans un ennui certain alors que l’on est à même pas à la moitié du film. Heureusement arrivent de nulle part des extra-terrestres qui détruisent Tôkyô, il se passe enfin quelque chose de stimulant dans ce film, pas trop tôt.



C’est complètement anecdotique mais j’ai bien aimé les effets de fumée dans ce plan

C’est la panique et alors que Yûki va récupérer Shunta qui s’est perdu dans la foule, Sayako a une vision d’un pétale de lotus. Elle va se dresser contre les soucoupes volantes et invoquer un lotus géant pour toutes les détruire. Depuis sa tour qui domine Tôkyô Arai fulmine, quelqu’un s’est dressé contre lui et a fait échouer son plan.
Le spectateur lui est un peu frustré, les forces d’auto-défense n’ont pas eu le temps de lancer leur prototype de robot de combat pour repousser l’envahisseur.


53 minutes au compteur et le film vient de sauter le requin en beauté, pour le spectateur le meilleur est encore à venir.

Pendant que les experts se perdent en conjectures, le groupe Sônen se place en sauveteur du Japon en prétendant qu’Arai a vaincu les extra-terrestres. Mais les témoins assurent que c’était bien Sayako qui est vite reconnue par ses amies et devient une célébrité.


Japon, le pays ou on envisage sérieusement que les terroristes utilisent des OVNI pour leurs attentats.

Cosplay Haruka dans The iDOLM@STER \o/

Sayako est obligée de se cacher pour sortir de chez elle  et va assister à une conférence de Maître Sorano Taiyô avec Yûki.
S’ensuit un passage sans fin où Maître Sorano Taiyô déclame ce qui est probablement directement tiré des livres d’Ôkawa sur la vie, l’univers et le reste… Le passage est d’un long et semble durer un bon quart d’heure, mais une fois fini si l’on regarde le compteur on se rend compte que ça n’a duré « que » 5 minutes ! C’est encore PIRE qu’un interminable épisode de Shuffle!, on a là une vraie torture mentale d’une autre dimension !!!















Une fois ce passage prouvant la relativité du temps passé, Yûki et Sayako discutent de comment partager les enseignements de Maître Sorano Taiyô. Mais dans le même temps Arai repasse à l’offensive et interrompe les programmes de toutes les chaînes du Japon pour annoncer qu’un tsunami « d’une ampleur sans précédent » va frapper les côtes japonaises et qu’il utilisera ses pouvoirs pour sauver ceux qui croient en lui et seulement eux.
Bon, là c’est le passage LOL 11 MARS 2011 du film. Je ne sais pas si La Science du Bonheur diffuse encore le film depuis, mais c’est un peu comme regarder Tôkyô Magnitude 8.0 depuis et se rendre compte à quel point cet anime qualifié de « visionnaire » était à côté de la plaque.

C’est la panique dans tout le pays et pour les membres du TSI il faut agir vite sous peine de voir Arai réussir son coup ; sous l’emprise de la peur les esprits malins se multiplient !

Yûki, Sayako et Shunta se rendent donc au siège de la chaîne de TV où travail Mari afin de le contrer mais les hommes du Groupe Sônen sont là et tentent de les en empêcher. Yuki et Mari décident donc de les retenir pendant que Sayako va faire passer le message au plus vite, car au tsunami s’ajoute un terrible tremblement de terre (alors dans la réalité c’est l’inverse, les ondes sismiques se déplacent infiniment plus vite que la vague géante, mais je crois qu’on n’en est plus à ce genre de détails-là).


WHAT THE HELL?

Personne ne s’intéresse au message de Kimura Mari, jusqu’au moment où un opérateur reconnaît en Sayako la fille qui a combattu les OVNI et se décide à lui donner l’antenne. Mais le message donné par Mari a été effacé et Sayako est obligée d’improviser. Au moment où elle va craquer sous la pression Maître Sorano Taiyô lui apparaît et les mots lui viennent tout seuls. Une onde spirituelle se crée et exorcise les esprits malins puis contre le tsunami. La scène est incohérente au possible puisqu’on a déjà vu la vague ravager Tôkyô alors que là, elle est contrée juste avant les côtes mais pas grave…


Vaincu une deuxième fois et lâché par ses fidèles, Arai se retrouve possédé par un démon (doublé par Miki Shinichirô, la grande classe) et se résout a faire appel à son dernier recours.

Devenue une célébrité nationale Sayako est harcelée par les journalistes. Alors qu’elle quitte discrètement son lycée, elle est enlevée. Chez les Amanokawa c’est la panique. Et alors que Mari explique pourquoi les démons sont désespérés, quelque chose se passe à la télé.



C’est Arai qui a enlevé Sayako (on s’en doutait pas !), il apparaît en plein match de base-ball avec elle sur un OVNI à tentacules (je ne veux même plus essayer de comprendre à ce stade du film) et il lui ordonne de le désigner comme véritable Bouddha rené sous peine de tuer tous les innocents présent.



Sayako est tentée par le démon qui possède Arai, mais résiste et refuse de céder. De colère Arai la pousse et elle fait une chute de plusieurs mètres tête la première.



Apparaît alors Maître Sorano Taiyô, bien décidé à en finir.



Et le combat final pour le sort du Japon de l’humanité peut commencer ! Arai tente d’attaquer le public, mais Maître Srano Taiyô le protège avec son épée de lumière.



Arai s’en prend donc directement à Maître Sorano Taiyô, en vain et est défait.


Le démon qui possédait Arai se manifeste alors directement et attaque Maître Sorano Taiyô de toute ses forces.




Mais encore une fois Maître Sorano Taiyo en réchappe et rappelle la vérité universelle !







Bouddha est donc un despote ?

Il invoque ensuite son éléphant blanc (I saw what you did there) et trace un pentacle de son épée pour exorciser le démon (bon, là je ne veux même plus savoir…).


Vaincu, Arai retrouve le droit chemin et reconnaît s’être trompé, c’est le premier pas vers son salut.




Pendant ce temps Yûki sauve Sayako par la force de son Amour.


Et apparaissent des anges en 3D qui… C’est bon, cet anime a gagné à l’usure, je laisse tomber, les mots me manquent, je vous mets des images de la fin ça sera plus parlant…












J’ai mal à la tête…

Alors fondamentalement qu’est-ce qui ne va pas dans ce film ? C’est simple, il prend son spectateur pour un con et lui balance de la propagande grossière au visage sans la moindre finesse.  L’équipe du film au lieu de créer un anime qui intègre les enseignements de Maître Sorano Taiyô Ôkawa Ryûho a pris lesdits enseignements et a construit un anime autour. Forcément le résultat ne tient pas la route en tant qu’œuvre ou même en tant que divertissement et ressemble à un film sorti d’un autre monde et venu nous violer l’esprit avec ses thèses bouddhiques perverties. Ça donne certes quelque chose d’unique en son genre, mais pas quelque chose de bon pour autant. Reste une curiosité malsaine qui peut devenir appréciable si vue avec des camarades adéquats et en autorisant les commentaires en pleine projection, mais seul ça doit tourner à la torture mentale.
S’ajoute aussi le fait de voir Arai être un homme avec de vrais pouvoirs surnaturels mais qu’il utilise à mauvais escient. Tout le drame d’ Asahara Shôkô et de la secte Aum est justement qu’Asahara n’avait pas de pouvoirs et que ça a fini par le mettre dans une situation très difficile vis à vis de certains adeptes qui ont commencés à se poser des questions.

Parmi les quatre autres animes de La Science du Bonheur, trois sont disponibles sur le net. Hermes – Ai no Kaze no Gotoku (Hermès, tel le vent de l’Amour), le premier, ressemble à une copie du culte Hashire Melos, jusque dans la qualité de l’image qui semble indiquer que la source était un laserdisc. Ôgon no Hô (Les Lois d’Or) n’est disponible qu’en doublé anglais, ce qui me servira d’excuse pour ne pas le regarder car si ma curiosité n’a pas de limites, mon masochisme lui en a. Enfin Eien no Hô (Les Lois Éternelles) a l’air fantastique, dans le peu que j’ai zappé dedans j’ai pu voir Einstein en Bouddha rené et un Hitler de l’espace qui invoque des dinosaures mutants en 3D moche, vivement que j’ai l’occasion de le voir. Reste Taiyô no Hô, qui semble ne pas avoir trouvé son chemin vers internet.

Pour les curieux voici une courte vidéo de présentation de ces films par La Science du Bonheur elle-même. Quid du succès qui y est mentionné ? Si j’en crois ces chiffres compilés depuis 2ch (donc pas forcément super sûrs), Buddha Saitan a connu un certain succès puisqu’il a été projeté dans plus de salles que One Piece Strong World ou Evangelion 2.0 et a fait plus d’entrées pendant sa première semaine que Summer Wars ou Hagane no Renkijutsushi – Milos no Seinaru Hoshi. On peut imaginer que La Science du Bonheur est capable de mobiliser du monde, ce qui peut se comprendre vu le nombre d’adeptes qu’elle revendique. Maintenant pour nuancer tout cela j’ai aussi entendu parler de membres de la secte qui offraient des entrées gratuites, ainsi que de projections en version sous-titrée pour les étrangers présents au Japon…

En fournissant les liens vers ces animes je me pose quand même une question qui clôturera ce billet déjà trop long. Même si la secte vend ces animes au Japon, quel opinion a-t-elle sur le fait de les voir diffusés librement de manière pirate sur le net ? Si d’un côté cela entraîne un manque à gagner pour leurs caisses, aussi faible soit-il, cela diffuse aussi leurs thèses et leur image au-delà du Japon de manière gratuite. Et dans ce dernier cas en vous parlant de Bouddha Saitan n’ai-je pas simplement joué leur jeu ? Je vous laisse trouver votre réponse à cette question car moi je ne l’ai pas…

Merci à Yuki pour le relecture de ce pavé et merci à toi lecteur de l’avoir lu, même si tu as sauté des passages.

Buddha Saitan est © Kôfuku no Kagaku Deban