VOTOMS : Retour simple vers l’Enfer31 mars 201115 mai 2011Tetho

Il n’y a probablement pas de meilleur moment que maintenant pour commencer VOTOMS : non seulement la saga a atteint sa conclusion en octobre 2010 avec la sortie de l’OVA finale de Gen-ei Hen, mais les OVA non traduites depuis plus de 15 ans ont enfin été fansubées, permettant leur compréhension par tous. Cerise sur le gâteau, les Armored Troopers rejoignent enfin la grand-messe méchaphile qu’est Super Robot Taisen après plus de 20 ans d’attente. Bref il n’y a que des bonnes raisons d’enfin se jeter à l’eau et découvrir la plus célèbre création de Takahashi Ryûsuke, celui que les fans ont surnommé « le Pape du Real Robot« .

Au sein de la galaxie Astragius, déchirée depuis plus de 100 ans par un conflit entre la confédération de Gilgamesh et l’union de Balarant. Chirico Cuvie est un ancien Red Shoulder, l’unité d’élite des forces de Gilgamesh, qui alors que la guerre touche à sa fin est transféré dans une nouvelle unité pour une mission secrète dont il ne sait strictement rien. Au cours de cette mission il verra ce qu’il n’aurait pas du voir et va devenir un fugitif poursuivi par une moitié de la galaxie persuadée qu’il sait bien des choses compromettantes à son sujet, et l’autre moitié, persuadée qu’il représente une menace directe pour elle.


Une journée comme les autres pour Chirico Cuvie.

Si Yoshiyuki Tomino, avec Kidô Senshi Gundam, a bel et bien créé le genre Real Robot en 1979, sa série était encore par de nombreux points ancrée dans la traditions des séries de robot des années 70. Plus tard la trilogie des films-remontages améliorera pas mal de ces points, mais même là on sent que Gundam avait du mal à pleinement se défaire des codes établis ses prédécesseurs. Par la suite plusieurs série peaufineront le concept : en 81 Tayô no Kiba Dougram sera la première série à mettre en scène des robots résolument low-tech, crades et qui suintent l’huile, mais conservera le concept du super-prototype au main des héros ; puis en 82 Macross donnera à tous ses héros les mêmes robots produits en série, mais ce sera dans le cadre d’une histoire baignée de romance naïve et de pop-musique capable de changer le cours de la guerre. Finalement, en 83, Sôkô Kihei VOTOMS se placera au centre de tout ça en mettant en scènes des robots identiques produits par milliers dans des combats rapprochés assez brutaux. C’est grâce à cela que VOTOMS est probablement la première série à faire pleinement aboutir le concept créé par Tomino et restera la série de Real Robot la plus hardcore jusqu’à l’arrivée de Kidô Keisatsu Patlabor en 88.
Mais plus que sur cette différence de traitement des robots de combat, VOTOMS se distingue des aventures du robot Bleu-Blanc-Rouge par son type de narration. Gundam est une saga totalement portée par l’Histoire avec un grand H, tout du moins dans les séries dites classiques. Elle dépeint des conflits épiques au sein desquels les protagonistes luttent pour survivre et ont un rôle décisif mais pas capital (Woody dit bien à Amuro que le Gundam seul ne peut remporter la guerre). Dans VOTOMS, tout tourne autour de Chirico, de ses actions, ses objectifs, les pièges qui lui sont tendus et comment ils s’en sort. Le conflit entre Gilgamesh et Balarant ne sert que de toile de fond et son évolution n’aura que rarement une influence directe sur le scénario.

Véritable Rambo du robot anime, Chirico est un personnage charismatique qui se bat pour rester maître de son destin alors que l’ensemble de la galaxie complote afin de l’éliminer ou pour utiliser ses compétences. Face à cela Chirico se défend comme il peut, seul ou avec l’aide des rares camarades qu’il arrive à se trouver, en Armored Trooper ou avec des moyens de fortune. Son coté taciturne le rend même fascinant, chaque mot qu’il prononcera pouvant avoir son importance. La narration de la série TV, assurée par Chirico lui même avec un ton de dur à cuire est savoureuse et même salutaire, surtout quand on voit les narrations de séries actuelles comme Sôkyu no Fafner, emo au possible à coup de citations vaseuses du genre « La vie est un précipice que nous descendons en rappel. ». La capacité hors du commun de Chirico à survivre est telle que la série devra la légitimer vers la fin, un peu de la même manière que Tomino avait expliqué les capacités surhumaines d’Amuro et Char avec le concept de Newtype.
Une petite galerie de personnages secondaires gravitent autour de Chirico le long de la saga, à commencer par le trio infernal Vanilla, Cocona & Gotho, trois filous aux bons cœurs qui noueront une amitié sincère avec le mercenaire, la mystérieuse Fyana, le géant taciturne Shako, l’intriguant Jean-Paul Rochina dont l’allégeance semble changer avec le sens du vent, le puissant Yoran Pailsen, fondateur des Red Shoulders et obsédé par Chirico et enfin sur la fin, la froide Teitiana Da Montwells.
Chirico est tellement au centre de tout qu’au long de la saga pas moins de quatre de ces personnages finiront par trouver en lui leur raison d’être.


Encore une journée comme les autres pour Chirico Cuvie.

Si il faut trouver une qualité première à VOTOMS, c’est sa simplicité. La série TV est organisée en 4 arcs bien définis d’entre 11 et 14 épisodes (les bas-fonds de Woodo, la jungle du royaume de Kunmen, la planète désertique Sunsa et le monde sacré de Quaint) dans lesquels les enjeux ne sont jamais flous ou alambiqués, impossible donc de s’y perdre. Un arc de VOTOMS est organisé toujours plus ou moins de la même manière : une ou plusieurs entités essayent de manipuler Chirico pour arriver à leurs propres fins alors que ce dernier ne demande qu’a être laissé tranquille. Piégé, acculé, capturé, Chirico va faire son possible pour s’en sortir, et y arriver, provoquant alors la chute de ceux qui avaient essayés de le contrôler. On retrouve là le thème central de l’œuvre de Takahashi : l’ambition ne mène qu’a la perte. Si ces sociétés secrètes ou ces hommes avaient laissé Chirico dans son coin, ils auraient probablement atteints leurs buts, mais en voulant le contrôler elles ont elles-mêmes causé leur perte. A tel point que Chirico finira par être qualifiés par certains d' »Intouchable » et être élevé au rang de Tabou.
Ce schéma sera repris efficacement par la quasi-totalité des OVA produites, donnant une cohérence forte à la saga.

On peut ainsi découper la saga en arcs courts et clairement identifiés, ce qui en facilite le visionnage. La confusion habituelle, qui participe à faire passer VOTOMS pour une série complexe, vient du nombre de titres et du fait que l’ordre de production ne reflète en rien la chronologie interne de la série.
Mais il est important de souligner que si avoir une chronologie de la saga aide à s’y retrouver parmi les suites et spin-off, il est de la plus haute importance de suivre VOTOMS dans l’ordre dans lequel les animes ont été diffusés au Japon pour obtenir un visionnage satisfaisant. Ainsi, Yabô no Roots et Pailsen Files se déroulent avant la série TV mais reposent en grande partie sur les révélations faites au cour de son arc final.

Ordre de sortie des animes VOTOMS
Anime Date de sortie
Sôkô Kihei VOTOMS (Série TV) 1983
The Last Red Shoulder 1985
Big Battle 1986
Yabô no Roots (Roots of Ambition) 1988
Kakuyakutaru Itan (Shining Heresy) 1994
Koei Futatabi (Alone Again) 2006 (light novel)/2011 (anime)
Pailsen Files 2007
Gen-ei Hen (Phantom Chapter) 2010

Chronologie interne de la saga

Anime Date (calendrier d’Astragius)
Yabô no Roots (Roots of Ambition) 7212
Pailsen Files 7213
Arc Woodo 7214
The Last Red Shoulder 7214
Arc Kunmen 7214
Arc Sunsa 7214
Arc Quaint 7214
Big Battle 7215
Conclusion de la série TV 7215
Kakuyakutaru Itan (Shining Heresy) 7247
Koei Futatabi (Alone Again) 7247
Gen-ei Hen (Phantom Chapter) 7248


Toujours une journée comme les autres pour Chirico Cuvie.

On peut découper la saga en deux grosses parties avec au centre l’arc de Sunsa : tous les chapitres se déroulant avant sont plutôt orientés combats d’Armored Troopers et s’attardent pas mal sur le passé de Red Shoulder de Chirico. Ce sont les parties les plus militaires, celles avec les combats et batailles les plus épiques. Pailsen Files s’ouvre sur un remake robotique du 6 juin 1944 à Omaha Beach et l’arc Kunmen de la série TV est tout ce que Gundam Dai-08 MS Shôtai essaye d’être sans jamais y parvenir niveau combats de robots dans la jungle façon Viet-nam.
Après l’arc Sunsa, arc de transition par excellence, la série devient plus mystique, moins cartésienne. Des forces dépassant l’entendement humain y entrent en jeu et sont décisives dans la résolutions de certains mystères clefs de la série. Plus d’un fan, assimilant à tord Real Robot à réalisme, a renié VOTOMS après ça. Dans ces chapitres, Chirico se retrouve face à sa destinée, et les enjeux dépassent alors sa simple survie. C’est aussi là que les AT se font de plus en plus discrets et leur présence semble plus être là pour rappeler ce qu’a été la série que pour servir vraiment l’intrigue. Kakuyakutaru Itan mettra Chirico devant le prix qu’il doit payer pour ses capacité si particulières avec un ton résolument nihiliste. Quand à Gen-ei Hen, c’est un final résolument nostalgique sous forme de réinterprétation de la série TV d’origine qui se destine avant tout à le vieille garde fan depuis les années 80 et à qui on ne peut que reprocher son manque d’ampleur et d’ambition pour la fin d’une telle saga.
Personnellement, de part sa brièveté et sa puissance, Kakuyakutaru Itan est mon chapitre préféré de la saga VOTOMS. Je ne peux m’y attarder ici car en parler un tant soi peu risque de spoiler de nombreuses choses, mais je tâcherai d’y revenir dans un billet dédié, ces OVA le méritent.


Et encore une journée comme les autres pour Chi… Ha non, pas cette fois.

Les Armored Troopers sont le symbole de la saga, à commencer par le Scopedog et sa triple lentille omniprésente dans les génériques, même si leur importance diminue avec l’avancée dans l’histoire. A la limite entre le robot pilotable et l’exosquelette, ils ne font qu’entre 4 et 5m de haut et sont grossièrement un bloc de cockpit sur lequel on a fixé deux jambes pour se déplacer et deux bras pour manipuler le matériel. Ils ne sont au fond pas si humanoïdes que ça et ne sont clairement pas le produit d’une technologie supérieure comme peuvent l’être certains Gundam ou Variable Fighters. Ce sont des cercueils d’acier et ils tendent à tomber comme des mouches lors des batailles. Leur armement de base est assez simple, des fusils d’assaut à cartouche (pas d’arme optiques dans VOTOMS), des missiles et grenades et un curieux système à cartouche qui sert à propulser le poing à l’impact pour démultiplier les coups au corps à corps. On trouve des variations, mais globalement tous les AT ont à peu près le même équipement. Ils possèdent aussi tout une série de gimlicks assez sympathiques comme des jambes articulées pour absorber les impacts lors des chutes, des chenilles sous les semelles pour les déplacements longue distance, un systèmes de pieux pour des demi-tour instantanés et surtout ces lentilles pivotantes qui remplacent avec un charismes incroyable les classiques yeux qui s’allument des Gundams.
Correctement entretenu et entre de bonnes mains, ils peuvent être dévastateurs. Chirico passera de nombreuses heures à préparer ses AT, ainsi que ses mission disc, des cartes mémoires dans laquelle il peut rentrer des mouvements programmés pour les effectuer plus vite au cœur du combat. Mais même si Chirico a un certain attachement envers le Scopedog, l’AT auquel il est le plus habitué, il n’hésitera pas à en changer, parfois même en plein combat, pour un autre modèle si la situation le demande. Dans VOTOMS les pilotes n’ont pas d’attachement sentimental à leur robot, ce sont des outils et ils le restent.


Mais VOTOMS ce n’est pas que des combats de robots, c’est aussi de vrais moments de chaleur humaine partagés à se regarder dans le blanc des yeux.

Techniquement la saga VOTOMS est très hétérogène, la faute aux 3 décennies qu’il a fallut pour la créer.
La série TV reste très ancrée dans l’animation low-key et sombre des années 70 et du début des 80 à la Sunrise comme on trouve dans Mobile Suit Gundam. C’est très peu détaillé, les mouvements sont directs, les ombres sont souvent des hachures… Mais ça retranscrit très bien l’ambiance crade et usée de la série : dans un sens Takahashi a réussit à faire d’une faiblesse technique un point fort artistique.
Les 3 OVA produites dans la deuxième partie des années 80 sont plus propres, on peut les rapprocher du style d’un Z Gundam. Elles sont aussi bien mieux animées, la bataille du début de Yabô no Roots étant d’ailleurs un moment fort de la saga.
Kakuyakutaru Itan est, artistiquement parlant, le pinacle de la franchise. Les fansubs anglais, apparemment sortis d’une source inférieur comme des LD, sont laids, mais on devine derrière ça des décors et des cels d’une finesse incroyable, digne d’un Gundam 0083. L’animation n’est pas en reste et tout bouge fantastiquement. De la véritable pornographie méchaphile.
Car malheureusement les OVA des années 2000 sont une horrible régression, la Sunrise a exilée Takahashi Ryôsuke chez Answer Studio, une petite structure au sein de laquelle il avait réalisé FLAG, et ne lui donne pas le quart du budget dont il a besoin. Pailsen Files est un des animes les plus laid de sa décennie, que ce soit pour l’animation traditionnelle, plate et sans saveur, que les robots dans une 3D véritablement moche. C’est d’autant plus dommage que cette série possède de nombreuses batailles qui si elles avaient été dessinées à la main auraient été épiques. Gen-ei Hen et Koei Futatabi sont largement plus aboutis sur tous les points et rendent correctement, mais une fois de plus on ne peut que déplorer l’utilisation de la 3D par des studios qui ne savent s’en servir. Les robots ne brillent vraiment que sous le crayon des animateurs, et de rares réussites comme Macross F ne doivent pas nous faire oublier ce fait. Si il y a bien un savoir-faire que l’animation japonaise va devoir se battre pour conserver lors de cette décennie, c’est bien savoir animer un robot à la main !

La musique de presque tout l’ensemble de la saga est signée Inui Hiroki, ce qui garantie son homogénéité. Les BGM de la série TV seront réutilisées tel quelles pour les 3 OVA des années 80 mais aussi Gen-ei Hen et Koei Futatabi. Kakuyakutaru Itan brille des BGM plus discrète et moins marquantes, mettant en avant la situation extrême dans laquelle Chirico se trouve.  Mais Inui étant mort en 2003, il ne put participer à  Pailsen Files et fut remplacé par Maejima Yasuoki qui distingue par ses BGM génériques et assez décevantes, le maillon faible de la saga sur ce point.
Niveau génériques, la saga donne dans ce que j’appelle le style « robot-nihiliste », Honoo no Sadame, générique de la série TV, l’hymne de la saga, nous chante « Une fois que l’on a vu l’Enfer / Notre cœur s’assèche / et le combat nous semble alors si vain. ». Kaze ga Shitteiru, OP de Kakutaruyaku Itan, est mon petit préféré avec accents jazzy, contient le superbe couplet « Je n’ai pas besoin d’une raison (d’être) que moi même j’ignore / Je marcherai alors en me laissant porter par le vent. ». Enfin Tetsu no Lullaby, OP de Pailsen Files, le plus viril du lot est le chant de guerre de soldats qui clament « Avons nous laissés nos regrets avec nos camarades tombés au combat ? / Ho que non nous sommes des Dummy Boy. / Les roulements de tambours d’aciers au lointain / voilà ce qui nous sert de berceuse. ». Virils et désabusés, ce sont tous des classiques chez les méchaphiles.

Avant de terminer, il convient tout de même de mentionner LE défaut de la saga VOTOMS, sa relative imprécision. Au cour de la réalisation des différents opus Takahashi n’a pas hésité à retconer des faits que l’on pensait acquis, ou en laisse d’autres volontairement dans le flou. A tel point que vers la fin on ne sait pas si certains éléments se contredisent ou bien si il y a un lien entre eux qui n’a pas été traité. Par moment ça peut être incroyablement frustrant. Il y a aussi ces éléments laissés à l’appréciation du spectateur, comme l’identité du bébé vu par Pailsen dans Yabô no Roots. Tout porte à croire que c’est Chirico, mais la situation dans laquelle il se trouve soulèverais alors un gros lot de question sur notre héros.
Cet aspect est vraiment inhérent à VOTOMS et il faudra au spectateur de faire avec, selon sa sensibilité il pourra plus ou moins l’ignorer ou le déplorer.

Sil faut chercher un héritage à VOTOMS, ce sera d’abord chez Takahashi Ryôsuke lui même, des séries comme Gasaraki ou FLAG sont encore plus Real Robot, encore plus hardcore (d’ailleurs Gasaraki sombre aussi petit à petit dans le mystique, mais avec moins de réussite que VOTOMS).  Ensuite VOTOMS est une inspiration majeur de deux grand jeux de chez Squaresoft, Front Mission bien évidemment, tactical RPG qui reprend le concept des AT ainsi que l’ambiance des arcs Woodo et Kunmen, mais aussi Xenogears, le RPG Robotico-mystique de Takahashi Tetsuya, qui lui aussi évolue vers quelque chose où des forces irrationnels dominent au fur et à mesure de son avancement, détail qui ne trompe pas : dans les deux un personnage clef se nomme Wiseman.
On peut ensuite chercher des éléments réinterprétés, le duo Nanbu Kyôsuke/Excellen Browning de Super Robot Taisen est clairement inspiré du duo Chirico/Fyana. Tout comme Chirico, Kyôsuke est un personnage taciturne à la chance inhumaine qui pilote un robot assimilé à un tas de métal et qui utilise des cartouches pour mieux pénétrer le blindage de ses ennemis au corp à corps. Tout comme Fyana, Excelen cache un secret lourd et porte un amour déraisonné envers son amant.  Sagara Sôsuke de Full Metal Panic! partage quelques traits communs avec Chirico, à commencer par le fait qu’ils sont tous deux d’anciens enfants-soldats handicapés sociaux au plus haut degré qui se retrouve à devoir protéger et sauver une fille dotée de capacités particulières et convoitée par une organisation secrète. La comparaison parait encore moins tirée par les cheveux quand on réalise que l’Arbalest et son IA, AL, sont une parodie du Layzner et de son IA, Rei, de SPT Layzer, autre série de Takahashi (le terme SPT est d’ailleurs réutilisé dans FMP!).

Et ensuite ? VOTOMS est un univers vaste et riche qui se prête aisément à la création d’histoires parallèles. Ainsi dès 1988 Kanda Takeyuki réalisait Sôkô Ryôjhei Mellowlink, sur un scénario de Takahashi lui même, l’histoire de la vengeance d’un Armored Hunter, un soldat affrontant les AT à pied, qui fut un succès immédiat chez les fans. Puis récemment deux OVA d’une heure sont sorties, Case;IRVINE, une histoire de battling et VOTOMS Finders, deux OVA réalisées par des équipes n’ayant jamais participé à du VOTOMS, créant un vent frais dans une saga qui était restée depuis le début entre les mêmes mains.
Dans une interview récente, Takahashi Ryôsuke a encouragé les créateurs à s’emparer de VOTOMS et à le réinterpréter, espérons que la Sunrise l’entende et qu’après 2 décennies de vaches maigres la franchise puisse briller plus fort que jamais.


Le bouc emportera sur lui toutes leurs fautes dans une terre aride, il sera chassé dans le désert.
Lévitique XVI:22

Loin de l’image austère et élitiste qu’on a pu lui donner, la saga VOTOMS est en réalité une série extrêmement humaine. Bien qu’un peu froide de par la nature de son héros, elle s’humanise petit à petit avec lui et offre de très grands moments. Elle reste aussi un témoignage d’une époque où l’animation japonaises n’avait pas peur d’offrir des œuvres adultes au enfants, alors qu’elle tend maintenant à proposer des œuvres gamines aux adultes. Appréciée des mecha-otakus les plus hardcore au Japon et quasi inconnue en occident, l’odyssée de Chirico Cuvie se place aisément parmi les plus grande séries de robot anime jamais créées et même près 30 ans après sa création reste une œuvre forte, preuve de sa qualité. Il n’est clairement pas trop tard pour la découvrir, alors si les boites de conserves rouillées de combat sont votre dada, n’hésitez pas, vous ne le regretterez pas.

Ce billet doit beaucoup à mes discutions avec Amrith au sujet de VOTOMS, qu’il en soit donc remercié comme il se doit.

VOTOMS est © Sunrise