Precure All Stars DX 2 et bilan à mi-Heartcatch5 septembre 20105 septembre 2010Tetho

Parce qu’une image vaut mieux qu’un long discourt :

La 3D c'est le mal, c'est la Gainax qui le dit !

N’y allons pas par quatre chemins, ce film est une sacrée déception surtout après le fantastique All Stars DX de l’année dernière. C’est pas une surprise, les aperçus inclus dans les génériques des épisodes 5 à 8 de Heartcatch révélaient déjà que le film se déroulerait dans un contexte douteux (un parc d’attractions dédié aux mascottes des différentes séries) ainsi que le fait que le combat final serait avec des Cures en 3DCG assez douteuse. Mais le résultat est au-delà des pires craintes, malheureusement.

Le film Pretty Cure All Stars Deluxe: Minna Tomodachi ☆ Kiseki no Zenin Daishûgô!, sorti au printemps 2009, était un concentré de fanservice qui voyait se rencontrer les 4 premières générations de Pretty Cure pour botter le cul à un ennemi sorti d’on ne sait où et dont l’existence n’était qu’un prétexte au rassemblement des 14 magical girls de la franchise. En à peine 7 minutes ça combattait déjà, et à partir de là c’était quasiment non-stop jusqu’à la fin. Le tout était servi par une réal soignée (malgré pas loin de 15 mins de stock-shots et les miracle lights à la fin) et une animation au top comme la Toei peut nous en offrir quand elle s’en donne les moyens. Ce film est aisément les 70 meilleures minutes jamais produites par Pretty Cure et se plaçait haut la main devant le 2ème film de Max Heart (Black vs White) et celui de Yes! 5 (Dark Pretty Cure 5) dans mon classement des meilleurs films de la franchise. Forcément après ça j’avais de grosses attentes pour le 2ème film All Stars DX.

Le principal défaut ce second All Stars est de mal gérer la présence de chaque équipe, le duo de Heartcatch monopolise purement et simplement le temps d’écran et laisse des miettes aux autres. Le quatuor de Fresh s’en sort honorablement, notamment via quelques bonnes idées comme la transformation de groupe (même si on a eu droit aux transfos individuelles plus tôt) et assez de présence, aussi bien en civil qu’en magical girls, pour que chacun de ses membres ait le temps de briller un minimum. Mais pour les 3 équipes restantes ça va aller de mal en pis. Déjà elle n’auront pas le droit à leurs transformations à l’écran, à peine la possibilité de poser en déclamant leurs noms. Ensuite leurs combats seront vite expédiés et assez pauvrement mis en scène, le tout manquant atrocement de moments de bravoure, et dont on ne verra pas les issues car interrompus avant la victoire d’un camp. Le fond du puits sera atteint quand Bloom et Egret se transformeront en Bright et Windy juste pour catapulter Blossom et Marine. Dans le précédent film, chaque équipe avait eu un combat en solo, puis un avec les autre Precure avant l’affrontement final, ce qui permettait à chacune d’être mise en avant et de montrer les spécialités de leur style de combat (bourrinage au corps à corps pour Black & White, fuite pour Luminous, utilisation du pouvoir des esprits pour créer des barrières et projectiles pour les Spash Star, et enfin travail d’équipe pour les Yes! 5). À la place ici tout le monde semble au service de Blossom et Marine, qui sont désignées d’office pour aller sauver les Rainbow Jewels alors qu’avec leur statut de « débutantes », elle sont clairement les plus faibles présentes (un peu comme les Fresh dans le 1er film). Bref le film n’est clairement pas un All Stars et certainement pas Deluxe, on a surtout l’impression de regarder Heartcatch & Friends, dommage.

Mais s’il n’y avait que ça… Le premier film n’avait pas vraiment de scénario, à peine une série de prétextes qui ne visait qu’à provoquer la rencontre des différentes héroïnes, et ça passait très bien vu que l’orientation purement fanservice du film était assumée. Ici le cross-over est justifié par une histoire vaseuse de joyaux magiques capable d’exaucer les souhaits qui ne sont accessibles qu’une fois tous les 1000 ans. Les mascottes de tous les Pretty Cure jusque là utilisent leur pouvoir pour créer un parc d’attraction (W T F ?!) mais un gros méchant pas gentil décide lui de ressusciter plusieurs ennemis des différentes séries pour qu’ils s’en emparent à sa place. Le final, monté à coup d’upgrades gratuites et de beamspam mou achève tout intérêt pour la trame d’un film qui pédale dramatiquement dans la choucroute.
Mais le pire dans l’histoire est l’utilisation de la 3D ici et là pour représenter les différentes Cures, le combat final étant même totalement en 3D. Si autant dans le film de Fresh la 3D avait su se faire discrète, ici c’est atrocement évident et moche. Le All Stars DX brillait par la qualité de son animation, dynamique et pleine d’impact, ici c’est tout l’inverse et ainsi disparaît ce qui aurait pu sauver un tant soit peu ce film.

Mais l’eau du bain n’est pas forcément bonne à jeter avec le bébé, on appréciera quand même :

-Un fantastique passage éléphantasmagorique avec les différents méchants qui deviennent vraiment flipants avant une visite en full animation du parc d’attractions qui se transforme.
-Un caméo parlé (mais non crédité) des jumelles Kiryû, c’est beaucoup plus que ce que j’espérais pour elles, merci la Toei. La prochaine fois donnez-leur un rôle secondaire et je vous pardonne de les avoir honteusement oublié pendant 4 ans alors qu’elle ont sauvé Splash Star du naufrage annoncé par leur simple présence.
-La présence d’un des plans culte de Futari ha Pretty Cure. J’aurais préféré le duo soufflé par une explosion, mais ça fait quand même plaisir.
-Le « qui est qui ? » géant avec la présence ici et là de quasiment tous les personnages secondaires des 7 séries en date (et des films avec). Pour certains j’ai un peu galéré à reconnaître.
Les miracle lights sont évidement présentes, mais plutôt bien mises en scènes, c’est probablement leur apparition la moins pire.

Et le générique de fin en 3D est vraiment bon, avec de bons effets de mise en scène, dommage quand même que le manque d’expressions faciales donne l’impression de voir des kigurumi plus qu’autre chose.
Mais ça fait peu au fond… J’aurais adoré aimer ce film comme j’aime le premier, mais au vu du résultat c’est juste pas possible, dommage, mille fois dommage.

Allez, une autre pour la route parce que c’est gratuit, facile et que ça fait passer la frustration :

La 3D c'est le mal, c'est la Gainax qui le dit !

Pendant ce temps dans Heartcatch Precure! :

Le Pretty Cure de cette année a dépassé le mi-parcours et la fin de l’été devrait signifier le retour à des épisodes plus sérieux. La série brille avant tout par la qualité de la caractérisation des personnages secondaires, on sent ici la patte de Yamada Takashi, scénariste de la série qui avait déjà tenu ce rôle sur Ojamajo Doremi, le duo principal (maintenant trio) me semblant déséquilibré avec une Erika bien plus dynamique que Tsubomi. Pour le moment Itsuki évite le même syndrome Seysuna de Fresh, même si la façon dont le personnage passe du refoulement à l’assomption de ses pulsions féminines a été un peu rapide et brusque. J’attends pas mal du retour de Moonlight (normalement avant fin octobre, Yuri étant annoncée comme participante au voyage à Paris dans le film) et me demande bien comment le personnage s’intégrera au trio d’héroïnes.
Techniquement c’est très bon, on suit la tendance initiée avec Yes! 5 niveau animation et régulièrement la série propose de très bonne séquences. Elle est très colorée et les personnages sont hyper expressifs (mention spéciale à Erika dont les moues me permettent de tirer en moyenne 2 gif animés par épisodes). Y a pas à dire à ce niveau c’est du super boulot
Par contre j’ai vraiment du mal avec les Apôtres du Désert et leurs desertarians, les monstres emo et les ennemis incapable. C’est drôle, OK, mais ça retire toute pression sur les héroïnes ou presque. Et tant qu’on y est dans les reproches totalement subjectifs, j’ai vraiment du mal avec l’ambiance girly et flower power de la série, rendez-moi mes goth lolis qui tatanent des monstres à mains nues en criant « You’re my best friend!« , ça c’était GAR.
Mais la série est dans l’ensemble réussie et son vrai défaut est de s’appeler Pretty Cure alors qu’elle est à peu près autant Pretty Cure que Gundam X est Gundam.

Marine et Blossom par Ryo-timo. Depuis que j’ai vu cette illus j’espère qu’il sera au charadesign du prochain Pretty Cure

J’espère maintenant que la vingtaine d’épisodes restants sera plus story-drivé que la série jusque là, j’ai quand même une grosse impression qu’on avance lentement donc un bon coup de fouet serait pas de refus, surtout que la série a pris le temps de lâcher des pistes ici et là pour la suite. Commencer à développer tout ça serait une bonne chose.
Sinon niveau prédiction pour la fin, je lance en l’air que le Professeur Désert est le père de Yuri et qu’il sera trahi par Dark Precure lors du final. Ha, et je me dis que ça serait pas mal si Tsubomi servait d’ultime desertarian juste avant la fin, Erika et Itsuki le sont devenu, y faire passer Tsubomi pourrait donner un bon épisode.

Bon, c’est quand que la série devient comme ça ? (artboard par Umakoshi Yoshihiko)

Pretty Cure est © ABC – Toei Animation