L’annonce mardi de la fermeture de la librairie Tonkam rue Keller me fout un sacré coup de barre en tant qu’animefan parisien. Comme déjà dit ailleurs c’est la fin d’une époque puisque Tonkam était la dernière de ces boutiques parisiennes pionnières à encore être ouverte.
J’ai connu la librairie Tonkam il y a un peu plus de 10 ans quand, en fin de collège, j’ai commencé à aller seul sur Paris. Je pouvais enfin aller voir sur place tous ces articles dont les pubs (sur 2 pages !) dans Animeland me faisaient tourner la tête. On y trouvait un impressionnant rayon manga à prix correct (lire «à peine plus cher qu’un manga VF», en comparaison avec les prix de la Crypte du Mal qui sont resté coincés aux pires moments de la bulle japonaise) et des artbooks en démonstration, ce qui permettait de se faire un avis avant d’acheter, chose critique quand on pouvait se payer autour de 4 artbooks dans l’année. La librairie avait aussi l’avantage de vendre tous les mangas édités en France, ce qui était un gros plus à une époque où tous les éditeurs n’étaient pas distribués de manière correcte (à commencer par les éditions… Tonkam). Et puis surtout à cette époque où les produits pirates étaient rois, Tonkam c’était l’assurance de produits japonais authentiques (ils ont succombé l’espace de quelques mois à l’appel du bootleg pour très vite s’en débarrasser voyant que ça ruinait leur image).
Pub pour le service VPC Tonkam tirée de l’Animeland 62 (via Rukawa, qu’il en soit remercié)
Dans le quartier y avait aussi Atomic Club et Mangarake, boutiques qui proposaient des produits d’origines plus louches. Et puis un poil plus loin, rue de la forge royale, Akiba, un petit magasin d’import jeux-vidéos qui avait une ambiance très agréable et qui a disparu peu après un déménagement du côté de République.
En me promenant la semaine dernière avec des potes du coté de Montparnasse, ils m’avaient fait remarquer l’emplacement, désormais vide, de l’ancienne boutique Samurai et se remémoraient des souvenirs liés. Je me rends compte que dans quelques années c’est moi qui en passant rue Keller fera remarquer que c’est là que se tenait la librairie Tonkam. On ne vieillit jamais progressivement, toujours par les à-coups de réalisation qui nous ramène d’un coup le poids du temps passé.
Alors bien sûr la librairie Tonkam n’était plus depuis un moment ce qu’elle était « à la grande époque », bien que ma grande époque était déjà décadente pour ceux qui fréquentaient la boutique 5 ans avant moi et y ont laissé des milliers de francs en laserdiscs (tiens, 2 mots semblant sortir d’un autre siècle). Mais je gardais un certain attachement pour cette boutique, dernière survivante d’une autre époque (il reste certes Konci mais bon, ils sont un cas à part) et lieu où j’ai fait quelques découvertes qui me tiennent à coeur.
Un aperçu de Tonkam à l’époque où la boutique était plus nerdy grâce à Sebastien Jarry.
Pour les vautours les gens de bonne volonté qui veulent éviter à la boutique de fermer avec trop d’invendus, il y aura des promotion pour déstocker à partir de lundi prochain et ce jusqu’à vendredi soir, date de la fermeture fatidique.
Si pour vous aussi Tonkam a été quelque chose de signifiant dans la construction de votre culture otaque, c’est le moment de faire un dernier tour avant que le rideau ne tombe.
Rookie, Talulu, Butsu Zone, Raika, Wingman que de bn manga introuvable de nos jours :/
Jarry, ce héros.
Une ere s’acheve~
Et les non-parisiens s’en foutent un peu car ils ont jamais connu la librairie Tonkam…
Je n’ai jamais été dans cette boutique (j’ai laissé passer ma chance lors de mon dernier passage à Paris), mais je me souviens bien de l’époque où je devais acheter mes Tonkam par VPN dans la mesure où aucun magasin ne les proposait à moins de 100km à la ronde.
Au-delà de la boutique, j’ai un peu peur pour l’éditeur lui-même. Certes, il est soutenu par le groupe Delcourt, mais son catalogue fait moins rêver qu’auparavant : j’ai pris presque toutes leurs séries que je voulais, leurs plus gros succès sont finies ou en passe de l’être (Vagabond), et leurs sorties comportement essentiellement des rééditions de leurs classiques, avec au milieu des titres plus anecdotiques comme les manga de Code Geass… Prochainement, ils proposeront le nouveau Kaori Yuki, mais cela ne va pas tellement plus loin…
C’est simple, je ne suis plus qu’une seule série chez eux : X. Et le dernier volume en date est sorti il y a 6 ans.
PS : S’ils vendent le Memories of Miracle World de Akemi Takeda pas trop cher, quelqu’un peut le prendre pour moi ? :D
Zetsubou shita !
He’s still a true patriot.
La nouvelle m’a fait tout drôle. Ça fait une dizaine d’années que je n’y allais plus de façon régulière (because commandes sur le net, leur propres sorties dispo en librairie classique, et je détestais la nouvelle déco), mais le fait de savoir qu’ils ne sont plus là, c’est autre chose.
Marrant l’anecdote des bootlegs. J’ai du les apercevoir une fois là-bas, je les ai jamais revu et personne ne semblait en avaoir entendu parler, j’avais fini par croire que j’avais rêvé.
> toujours par à-coups
Oui. Bienvenue chez les vieilles peaux ;p
Une bien triste nouvelle. Je ne manquerai pas d’y faire un dernier tour avant la fermeture définitive pour effectuer d’ultimes emplettes en ce lieu.
A mon grand regret, je n’ai pas connu les grandes heures de la librairie Tonkam. Cependant, l’endroit est vite devenu un passage obligé lorsque je séjournais dans la capitale. Les rayons artbooks et mangas originaux étaient mes favoris, ils faisaient vraiment rêver.
Passé le 30 avril, il va y avoir un gros vide.
Ok, je viens d’apprendre l’existence de cette librairie, je me ballade souvent pas si loin, en privilégiant les Albums. Subitement, je me sens un peu con… et nous sommes le 30 avril. DILEMME.