Araki Shingo est mort hier, la nouvelle m’a foutu un cafard monstre car avec lui c’est une nouvelle légende vivante de l’animation japonaise qui nous quitte en cette maudite année 2011 qui aura vu Yamaguchi Noboru, créateur de Zero no Tsukaima, survivre à son cancer. Chara-designer sur Saint Seiya, Grendizer, Versailles no Bara, Ulysse 31 et même la 2eme série TV d’Harlock et le film qui lui est lié, Araki a contribué comme peu à la percée de l’animation japonaise en France. On peut aussi ajouter à cette liste Yu-Gi-Oh!, série par laquelle les plus jeune ont pu le connaitre et qui prouve qu’il n’était pas qu’un dessinateur de « vieux animes ». En sachant ça il apparait logique que ce soit un site français qui ait annoncé la triste nouvelle au monde entier, au point que les japonais l’ont mal pris et refusent encore d’accepter la chose (au moment de l’écriture de ces lignes la page japonaise de wikipedia qui lui est consacrée le considère encore comme vivant).
Seiya, bouleversé par la nouvelle…
On peut dire beaucoup de choses sur Araki. Il est l’homme qui a rendu Saint Seiya beau, il a sublimé la révolution française dans Versailles no Bara, il a fait d’Ulysse un héros cosmiquement classe dans Ulysse 31… C’était un artiste qui avait un style bien marqué et son duo avec Himeno Michi a su mettre en image bien des animes devenus ensuite cultes. En tant qu’animefans francophones nous avons tous un quelque chose d’Araki en nous.
J’ai rencontré Araki il y a deux mois, lors de sa venue à Paris Manga. Il était clairement affaibli et diminué, loin des photos que l’on connait de lui datant des années 80, mais on le sentait en forme. Il s’appliquait sur chaque signature tremblotante qu’il réalisait pour ses fans venus le rencontrer une dernière fois. Alors que c’est mon tour, je le remercie pour tous les rêves qu’il m’a apporté. Et là je le vois lever la tête pour me regarder droit dans les yeux et me tendre la main avec une sincérité incroyable. J’ai du mal à exprimer à quel point il a su me toucher à cet instant, ce fut vraiment un grand moment pour moi.
Voilà l’image que je garderai à jamais d’Araki Shingo, celle d’un monstre sacré humble et proche de ses fans, celle d’un grand homme.
Aujourd’hui nous avons tous perdu une partie de notre Cosmos, mais nous savons aussi que la mort n’empêchera pas la légende d’Araki Shingo de briller toujours plus forte ! Pour ma part ce décès m’a poussé à me procurer la partie Asgard de Saint Seiya. Je n’ai jamais été un fan de cette série, mais cela fait des années que de nombreuses personnes me disent que je dois quand même voir cette partie, il aura fallu la mort d’Araki pour que je saute le pas. J’enchaînerai ensuite sur les différents films, qui d’ici là devraient avoir été fansubés dans leur version blu-ray.
Aussi, et parce qu’il n’y a pas plus bel hommage que de voir l’artiste à l’œuvre je clos ce billet sur une sakuga MAD qui couvre toute sa carrière et montrera mieux que n’importe quoi quel grand artiste il était.
Une légende, sans conteste.
Un énorme merci (le mot ne suffit pas) au maître qui fut l’étincelle de ma passion pour l’animation japonaise, la mythologie grècque (par le truchement de Saint Seiya), et tant d’autres choses…
Seigneur, que je regrette de ne pas avoir pu faire le déplacement et rencontrer le maître une dernière fois… :(
La haine…
C’est une part de chaque animefan qui s’en est allé définitivement. j’en ai profité pour relire une vieille interview qui devait remonter à son passage au Cartoonist, je ne l’ai pas reconnu sur la photo illustrant l’article. Le temps est un gouffre.
Curieux de connaitre tes impressions sur Asgard. La meilleur partie, sans doute en effet, et il faut saluer pour celà le formidable travail d’extrapolation qui avait été réalisé à l’époque à partir d’une histoire gaiden tout à fait mineur du manga.
Grande perte et triste nouvelle, les dessins de Araki ont bercé mon enfance plus que ceux de n’importe quel autre chara designer, même ceux de Akemi Takada.
En Saint Seiya, je considère que son travail le plus abouti reste celui sur Les Guerriers d’Abel, dont il a dirigé l’animation ; un film sublime et parfaitement représentatif de son œuvre.
Il y a quelque chose de particulièrement glauque à voir que les japonais, pourtant situés au carrefour de l’information, ont réagi après leurs homologues français au décès de Shingo Araki ; comme la confirmation définitive d’un neo-fandom artificiel, un neo-fandom de blogs et de conventions, ayant complètement délaissé, si tant est qu’il l’ait un jour considérée, l’idée même de culture. Nous en sommes réduits à regretter la disparition des légendes en comité nostalgique, en lieu et place de commenter la bruyante unanimité qu’un tel évènement aurait engendrée quinze ans plus tôt.
Hélas, après la funèbre galerie de cette année, il y a fort à croire que 2012 verra la multiplication des adieux aux grands noms de l’animation japonaise, le temps ne connaissant que cette logique là.
C’est assez logique en fait, Animeland a appris la nouvelle très vite via des amis français d’Araki et a annoncé la nouvelle des heures avant n’importe quel site japonais. Le plus surprenant est de voir comment certains japonais ont rejeté la nouvelle justement parce qu’elle n’était pas annoncée par un site japonais.
> C’est assez logique en fait.
Euh non, rien dans ta description ne justifie que les japonais aient bougé plus tard, à moins que Araki n’ait eu que des amis français au cours de ces dernières années.
Sans vouloir mésestimer la portée du sujet, je me demande si l’apathie observée n’est pas aussi dut à un « choc » provoqué par la nouvelle.
Je veux dire, quand nous voyons les réactions à la mort d’un personnage, peut être que la mort d’un auteur est beaucoup plus dramatique et à pu plonger les fans « de la vieille école » dans une léthargie plutôt acceptable, et, quelque part, très logique. Je pense même que certains vont mettre longtemps à digérer ça.
Rendre hommage d’un côté à Araki et de l’autre ne pas être content de la survie d’un mangaka. Dans un article comme celui-là, je ne suis pas sûr que ce soit le bienvenu… Un peu de respect pour tout le monde et peu importe que l’on aime ou non ce qu’ils ont fait.
J’ai pleuré devant la MAD quand des images de Versailles no Bara sont passées. Décidément, l’animation japonaise est bien en deuil ces derniers temps :'<
Quelle série de folie et fabuleuse (MAX) de bout en bout, et dire qu’en 8 mois elle a perdu son réalisateur et son charadesigner…
Monde de merde qu’il disait l’autre.
TsUb4s@ > J’aurais pu rappeler les décès récents de Dezaki ou de Kawakami. Mais j’ai choisi d’être original, car tout le monde a rappelé la mort de Dezaki justement, et de faire un peu d’humour noir. Faut croire que c’était trop pour certains…
Mais si ça peut te rassurer je ne me serais pas réjouit un instant de la mort de Yamaguchi. Et en écrivant cette ligne je ne comptait pas lui manquer de respect. C’était juste pour sourire un bon coup, ça aide aussi à faire son deuil.
[…] petite pensée au passage pour Shingo Araki, décédé au début du mois, et sans qui Saint Seiya n’aurait certainement pas eu autant de […]