Réquisitoire contre les Miracle Lights19 mars 201024 juillet 2010Tetho

Le récent visionage du film de Fresh Pretty Cure! : Omocha no Kuni ni Imitsu ga ippai !? m’a remis en face d’une terrible réalité qui empoisonne les films récents de cette franchise que j’apprécie tant : les Miracle Lights.

Qu’est-ce qu’une Miracle Light ? C’est un élément apparu avec le film de Yes! Precure 5,  Kagami no Kuni no Miracle Daibôken, qui consiste en une mini lampe à LED distribuée au enfants à l’entré du cinémas et qui a pour but de leur permettre d’encourager les Pretty Cure quand elles sont en difficultés dans le film. Cela se traduit par une vidéo comique d’environ 3min30 en début de film où les mascottes rappellent avec humour les consignes de sécurité (ne pas étrangler ses amis avec, ne pas pointer vers les yeux des autres…). Puis vers la fin du film, quand les héroïnes sont sur le point d’être vaincues par le grand méchant, un personnage, souvent une mascotte, va demander à tout le monde d’encourager les Pretty Cure pour leur donner la force de vaincre leur ennemi.

Sur le papier c’est une super idée, ça ajoute un « plus produit » à la place de ciné et ça permet de plus impliquer les fillettes dans le film. Et puis surtout ça déborde de postmodernitude comme concept, ça explose le 4eme mur avec une force incroyable
En pratique c’est la pire idée au cinéma depuis les midichloriens, voire depuis que Han ne tire plus le premier… Ça casse complètement le climax des films en montrant pendant 90s les mascottes s’agiter en criant « Il faut encourager Pretty Cure ! », remplaçant l’habituel appel à des valeurs aussi fondamentales que l’amitié ou l’amour et purgeant de toute tension, voir de tout GAR des combats pourtant bien musclés jusqu’à ce point (mention spéciale à celui de Yes! 5 Gogo où Force Rose vainc Anavel Gato en lui expliquant que manger des pâtisseries avec des amies ça les rend encore meilleures). J’ose même pas imaginer à quoi doivent ressembler les séances dans ces conditions et j’assure aux parents qui accompagnent leurs filles voir Pretty Cure au cinéma toute ma sympathie. Et je ne parle pas de l’aspect idiot de ces scènes une fois le film en DVD…


De gauche à droite et de haut en bas : Miracle Light dans le film de Yes! Precure 5; Miracle Light 2 dans celui de Yes! Precure 5 GoGo!;
Rainbow Miracle Light dans le Precure All Stars DX et Miracle Heart Light dans le film de Fresh Pretty Cure!

Mais là dans le film de Fresh, on dépasse tout ce qui a été fait jusque là. Cette fois il n’y a pas de mascotte disponible pour agiter les Miracle Lights, et donc Love, l’héroïne, s’adresse directement au public et fait appel à son amour des jouets pour en tirer la force de retourner la situation. S’ensuit évidement le power-up nécessaire pour vaincre le méchant du film. D’un côté on a un passage que Hideo Kojima n’aurait pas renié, même si je ne sais pas si le scénariste du film en mesurait vraiment la portée quand il a écrit ce passage, de l’autre on a une rupture de 15 minutes d’action non-stop. Et dans un tel film le divertissement passe avant le conceptuel…

Voila, maintenant que c’est dit et que je me suis lâché contre ces choses, soyons constructifs. Pour le futur All Stars DX 2, c’est perdu d’avance, les (Cristal) Miracle Lights sont déjà confirmées comme étant un élément important (on voit Chypre et Coffret en distribuer dans les extraits diffusés à la TV), mais pour le futur film de Heartcatch Precure!, par pitié monsieur Tôdô Izumi (ou qui que soit celui qui se cache derrière ce pseudonyme), oubliez-les et faites-nous un final conventionnel, ça sera infiniment mieux !

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Ha et le film de Fresh Pretty Cure! dans tout ça ? Divertissant sans plus, dans mon classement des films de la franchise il est avant dernier, juste devant celui de Yes! 5 GoGo qui était lui catastrophique. Le film de Fresh a de nombreux problèmes de rythmes : il faut attendre 25 minutes avant les premiers combats ou bien les transformations et finishers sont enchaînés à la suite dans un déluge de stock-shots. La fin est bien entendu cassée par l’appel de Love au Miracle Lights des spectateurs et sa transformation en Cure Angel, bien que plus réussie que celle de la série TV, manque d’impact. On retiendra quand même le quart d’heure, entre la quarantième minute et la cinquante-cinquième, durant lequel le film retrouve l’ambiance GAR et bourrine que la série TV avait dans ses meilleurs moments, tout ça étant en plus servi par de très bons segments d’animation. Et puis bon, malgré toutes ses incohérences le scénario a su toucher une corde sensible chez moi qui n’ai jamais eu la force de me débarrasser d’une seule de mes peluches.

Pretty Cure est © ABC – Toei Animation