Il n’y a probablement pas de meilleur moment que maintenant pour commencer VOTOMS : non seulement la saga a atteint sa conclusion en octobre 2010 avec la sortie de l’OVA finale de Gen-ei Hen, mais les OVA non traduites depuis plus de 15 ans ont enfin été fansubées, permettant leur compréhension par tous. Cerise sur le gâteau, les Armored Troopers rejoignent enfin la grand-messe méchaphile qu’est Super Robot Taisen après plus de 20 ans d’attente. Bref il n’y a que des bonnes raisons d’enfin se jeter à l’eau et découvrir la plus célèbre création de Takahashi Ryûsuke, celui que les fans ont surnommé « le Pape du Real Robot« .
Au sein de la galaxie Astragius, déchirée depuis plus de 100 ans par un conflit entre la confédération de Gilgamesh et l’union de Balarant. Chirico Cuvie est un ancien Red Shoulder, l’unité d’élite des forces de Gilgamesh, qui alors que la guerre touche à sa fin est transféré dans une nouvelle unité pour une mission secrète dont il ne sait strictement rien. Au cours de cette mission il verra ce qu’il n’aurait pas du voir et va devenir un fugitif poursuivi par une moitié de la galaxie persuadée qu’il sait bien des choses compromettantes à son sujet, et l’autre moitié, persuadée qu’il représente une menace directe pour elle.
Une journée comme les autres pour Chirico Cuvie.
Si Yoshiyuki Tomino, avec Kidô Senshi Gundam, a bel et bien créé le genre Real Robot en 1979, sa série était encore par de nombreux points ancrée dans la traditions des séries de robot des années 70. Plus tard la trilogie des films-remontages améliorera pas mal de ces points, mais même là on sent que Gundam avait du mal à pleinement se défaire des codes établis ses prédécesseurs. Par la suite plusieurs série peaufineront le concept : en 81 Tayô no Kiba Dougram sera la première série à mettre en scène des robots résolument low-tech, crades et qui suintent l’huile, mais conservera le concept du super-prototype au main des héros ; puis en 82 Macross donnera à tous ses héros les mêmes robots produits en série, mais ce sera dans le cadre d’une histoire baignée de romance naïve et de pop-musique capable de changer le cours de la guerre. Finalement, en 83, Sôkô Kihei VOTOMS se placera au centre de tout ça en mettant en scènes des robots identiques produits par milliers dans des combats rapprochés assez brutaux. C’est grâce à cela que VOTOMS est probablement la première série à faire pleinement aboutir le concept créé par Tomino et restera la série de Real Robot la plus hardcore jusqu’à l’arrivée de Kidô Keisatsu Patlabor en 88.
Mais plus que sur cette différence de traitement des robots de combat, VOTOMS se distingue des aventures du robot Bleu-Blanc-Rouge par son type de narration. Gundam est une saga totalement portée par l’Histoire avec un grand H, tout du moins dans les séries dites classiques. Elle dépeint des conflits épiques au sein desquels les protagonistes luttent pour survivre et ont un rôle décisif mais pas capital (Woody dit bien à Amuro que le Gundam seul ne peut remporter la guerre). Dans VOTOMS, tout tourne autour de Chirico, de ses actions, ses objectifs, les pièges qui lui sont tendus et comment ils s’en sort. Le conflit entre Gilgamesh et Balarant ne sert que de toile de fond et son évolution n’aura que rarement une influence directe sur le scénario.
Véritable Rambo du robot anime, Chirico est un personnage charismatique qui se bat pour rester maître de son destin alors que l’ensemble de la galaxie complote afin de l’éliminer ou pour utiliser ses compétences. Face à cela Chirico se défend comme il peut, seul ou avec l’aide des rares camarades qu’il arrive à se trouver, en Armored Trooper ou avec des moyens de fortune. Son coté taciturne le rend même fascinant, chaque mot qu’il prononcera pouvant avoir son importance. La narration de la série TV, assurée par Chirico lui même avec un ton de dur à cuire est savoureuse et même salutaire, surtout quand on voit les narrations de séries actuelles comme Sôkyu no Fafner, emo au possible à coup de citations vaseuses du genre « La vie est un précipice que nous descendons en rappel. ». La capacité hors du commun de Chirico à survivre est telle que la série devra la légitimer vers la fin, un peu de la même manière que Tomino avait expliqué les capacités surhumaines d’Amuro et Char avec le concept de Newtype.
Une petite galerie de personnages secondaires gravitent autour de Chirico le long de la saga, à commencer par le trio infernal Vanilla, Cocona & Gotho, trois filous aux bons cœurs qui noueront une amitié sincère avec le mercenaire, la mystérieuse Fyana, le géant taciturne Shako, l’intriguant Jean-Paul Rochina dont l’allégeance semble changer avec le sens du vent, le puissant Yoran Pailsen, fondateur des Red Shoulders et obsédé par Chirico et enfin sur la fin, la froide Teitiana Da Montwells.
Chirico est tellement au centre de tout qu’au long de la saga pas moins de quatre de ces personnages finiront par trouver en lui leur raison d’être.
Encore une journée comme les autres pour Chirico Cuvie.
Si il faut trouver une qualité première à VOTOMS, c’est sa simplicité. La série TV est organisée en 4 arcs bien définis d’entre 11 et 14 épisodes (les bas-fonds de Woodo, la jungle du royaume de Kunmen, la planète désertique Sunsa et le monde sacré de Quaint) dans lesquels les enjeux ne sont jamais flous ou alambiqués, impossible donc de s’y perdre. Un arc de VOTOMS est organisé toujours plus ou moins de la même manière : une ou plusieurs entités essayent de manipuler Chirico pour arriver à leurs propres fins alors que ce dernier ne demande qu’a être laissé tranquille. Piégé, acculé, capturé, Chirico va faire son possible pour s’en sortir, et y arriver, provoquant alors la chute de ceux qui avaient essayés de le contrôler. On retrouve là le thème central de l’œuvre de Takahashi : l’ambition ne mène qu’a la perte. Si ces sociétés secrètes ou ces hommes avaient laissé Chirico dans son coin, ils auraient probablement atteints leurs buts, mais en voulant le contrôler elles ont elles-mêmes causé leur perte. A tel point que Chirico finira par être qualifiés par certains d' »Intouchable » et être élevé au rang de Tabou.
Ce schéma sera repris efficacement par la quasi-totalité des OVA produites, donnant une cohérence forte à la saga.
On peut ainsi découper la saga en arcs courts et clairement identifiés, ce qui en facilite le visionnage. La confusion habituelle, qui participe à faire passer VOTOMS pour une série complexe, vient du nombre de titres et du fait que l’ordre de production ne reflète en rien la chronologie interne de la série.
Mais il est important de souligner que si avoir une chronologie de la saga aide à s’y retrouver parmi les suites et spin-off, il est de la plus haute importance de suivre VOTOMS dans l’ordre dans lequel les animes ont été diffusés au Japon pour obtenir un visionnage satisfaisant. Ainsi, Yabô no Roots et Pailsen Files se déroulent avant la série TV mais reposent en grande partie sur les révélations faites au cour de son arc final.
Anime | Date de sortie |
---|---|
Sôkô Kihei VOTOMS (Série TV) | 1983 |
The Last Red Shoulder | 1985 |
Big Battle | 1986 |
Yabô no Roots (Roots of Ambition) | 1988 |
Kakuyakutaru Itan (Shining Heresy) | 1994 |
Koei Futatabi (Alone Again) | 2006 (light novel)/2011 (anime) |
Pailsen Files | 2007 |
Gen-ei Hen (Phantom Chapter) | 2010 |
Anime | Date (calendrier d’Astragius) |
---|---|
Yabô no Roots (Roots of Ambition) | 7212 |
Pailsen Files | 7213 |
Arc Woodo | 7214 |
The Last Red Shoulder | 7214 |
Arc Kunmen | 7214 |
Arc Sunsa | 7214 |
Arc Quaint | 7214 |
Big Battle | 7215 |
Conclusion de la série TV | 7215 |
Kakuyakutaru Itan (Shining Heresy) | 7247 |
Koei Futatabi (Alone Again) | 7247 |
Gen-ei Hen (Phantom Chapter) | 7248 |
Toujours une journée comme les autres pour Chirico Cuvie.
On peut découper la saga en deux grosses parties avec au centre l’arc de Sunsa : tous les chapitres se déroulant avant sont plutôt orientés combats d’Armored Troopers et s’attardent pas mal sur le passé de Red Shoulder de Chirico. Ce sont les parties les plus militaires, celles avec les combats et batailles les plus épiques. Pailsen Files s’ouvre sur un remake robotique du 6 juin 1944 à Omaha Beach et l’arc Kunmen de la série TV est tout ce que Gundam Dai-08 MS Shôtai essaye d’être sans jamais y parvenir niveau combats de robots dans la jungle façon Viet-nam.
Après l’arc Sunsa, arc de transition par excellence, la série devient plus mystique, moins cartésienne. Des forces dépassant l’entendement humain y entrent en jeu et sont décisives dans la résolutions de certains mystères clefs de la série. Plus d’un fan, assimilant à tord Real Robot à réalisme, a renié VOTOMS après ça. Dans ces chapitres, Chirico se retrouve face à sa destinée, et les enjeux dépassent alors sa simple survie. C’est aussi là que les AT se font de plus en plus discrets et leur présence semble plus être là pour rappeler ce qu’a été la série que pour servir vraiment l’intrigue. Kakuyakutaru Itan mettra Chirico devant le prix qu’il doit payer pour ses capacité si particulières avec un ton résolument nihiliste. Quand à Gen-ei Hen, c’est un final résolument nostalgique sous forme de réinterprétation de la série TV d’origine qui se destine avant tout à le vieille garde fan depuis les années 80 et à qui on ne peut que reprocher son manque d’ampleur et d’ambition pour la fin d’une telle saga.
Personnellement, de part sa brièveté et sa puissance, Kakuyakutaru Itan est mon chapitre préféré de la saga VOTOMS. Je ne peux m’y attarder ici car en parler un tant soi peu risque de spoiler de nombreuses choses, mais je tâcherai d’y revenir dans un billet dédié, ces OVA le méritent.
Et encore une journée comme les autres pour Chi… Ha non, pas cette fois.
Les Armored Troopers sont le symbole de la saga, à commencer par le Scopedog et sa triple lentille omniprésente dans les génériques, même si leur importance diminue avec l’avancée dans l’histoire. A la limite entre le robot pilotable et l’exosquelette, ils ne font qu’entre 4 et 5m de haut et sont grossièrement un bloc de cockpit sur lequel on a fixé deux jambes pour se déplacer et deux bras pour manipuler le matériel. Ils ne sont au fond pas si humanoïdes que ça et ne sont clairement pas le produit d’une technologie supérieure comme peuvent l’être certains Gundam ou Variable Fighters. Ce sont des cercueils d’acier et ils tendent à tomber comme des mouches lors des batailles. Leur armement de base est assez simple, des fusils d’assaut à cartouche (pas d’arme optiques dans VOTOMS), des missiles et grenades et un curieux système à cartouche qui sert à propulser le poing à l’impact pour démultiplier les coups au corps à corps. On trouve des variations, mais globalement tous les AT ont à peu près le même équipement. Ils possèdent aussi tout une série de gimlicks assez sympathiques comme des jambes articulées pour absorber les impacts lors des chutes, des chenilles sous les semelles pour les déplacements longue distance, un systèmes de pieux pour des demi-tour instantanés et surtout ces lentilles pivotantes qui remplacent avec un charismes incroyable les classiques yeux qui s’allument des Gundams.
Correctement entretenu et entre de bonnes mains, ils peuvent être dévastateurs. Chirico passera de nombreuses heures à préparer ses AT, ainsi que ses mission disc, des cartes mémoires dans laquelle il peut rentrer des mouvements programmés pour les effectuer plus vite au cœur du combat. Mais même si Chirico a un certain attachement envers le Scopedog, l’AT auquel il est le plus habitué, il n’hésitera pas à en changer, parfois même en plein combat, pour un autre modèle si la situation le demande. Dans VOTOMS les pilotes n’ont pas d’attachement sentimental à leur robot, ce sont des outils et ils le restent.
Mais VOTOMS ce n’est pas que des combats de robots, c’est aussi de vrais moments de chaleur humaine partagés à se regarder dans le blanc des yeux.
Techniquement la saga VOTOMS est très hétérogène, la faute aux 3 décennies qu’il a fallut pour la créer.
La série TV reste très ancrée dans l’animation low-key et sombre des années 70 et du début des 80 à la Sunrise comme on trouve dans Mobile Suit Gundam. C’est très peu détaillé, les mouvements sont directs, les ombres sont souvent des hachures… Mais ça retranscrit très bien l’ambiance crade et usée de la série : dans un sens Takahashi a réussit à faire d’une faiblesse technique un point fort artistique.
Les 3 OVA produites dans la deuxième partie des années 80 sont plus propres, on peut les rapprocher du style d’un Z Gundam. Elles sont aussi bien mieux animées, la bataille du début de Yabô no Roots étant d’ailleurs un moment fort de la saga.
Kakuyakutaru Itan est, artistiquement parlant, le pinacle de la franchise. Les fansubs anglais, apparemment sortis d’une source inférieur comme des LD, sont laids, mais on devine derrière ça des décors et des cels d’une finesse incroyable, digne d’un Gundam 0083. L’animation n’est pas en reste et tout bouge fantastiquement. De la véritable pornographie méchaphile.
Car malheureusement les OVA des années 2000 sont une horrible régression, la Sunrise a exilée Takahashi Ryôsuke chez Answer Studio, une petite structure au sein de laquelle il avait réalisé FLAG, et ne lui donne pas le quart du budget dont il a besoin. Pailsen Files est un des animes les plus laid de sa décennie, que ce soit pour l’animation traditionnelle, plate et sans saveur, que les robots dans une 3D véritablement moche. C’est d’autant plus dommage que cette série possède de nombreuses batailles qui si elles avaient été dessinées à la main auraient été épiques. Gen-ei Hen et Koei Futatabi sont largement plus aboutis sur tous les points et rendent correctement, mais une fois de plus on ne peut que déplorer l’utilisation de la 3D par des studios qui ne savent s’en servir. Les robots ne brillent vraiment que sous le crayon des animateurs, et de rares réussites comme Macross F ne doivent pas nous faire oublier ce fait. Si il y a bien un savoir-faire que l’animation japonaise va devoir se battre pour conserver lors de cette décennie, c’est bien savoir animer un robot à la main !
La musique de presque tout l’ensemble de la saga est signée Inui Hiroki, ce qui garantie son homogénéité. Les BGM de la série TV seront réutilisées tel quelles pour les 3 OVA des années 80 mais aussi Gen-ei Hen et Koei Futatabi. Kakuyakutaru Itan brille des BGM plus discrète et moins marquantes, mettant en avant la situation extrême dans laquelle Chirico se trouve. Mais Inui étant mort en 2003, il ne put participer à Pailsen Files et fut remplacé par Maejima Yasuoki qui distingue par ses BGM génériques et assez décevantes, le maillon faible de la saga sur ce point.
Niveau génériques, la saga donne dans ce que j’appelle le style « robot-nihiliste », Honoo no Sadame, générique de la série TV, l’hymne de la saga, nous chante « Une fois que l’on a vu l’Enfer / Notre cœur s’assèche / et le combat nous semble alors si vain. ». Kaze ga Shitteiru, OP de Kakutaruyaku Itan, est mon petit préféré avec accents jazzy, contient le superbe couplet « Je n’ai pas besoin d’une raison (d’être) que moi même j’ignore / Je marcherai alors en me laissant porter par le vent. ». Enfin Tetsu no Lullaby, OP de Pailsen Files, le plus viril du lot est le chant de guerre de soldats qui clament « Avons nous laissés nos regrets avec nos camarades tombés au combat ? / Ho que non nous sommes des Dummy Boy. / Les roulements de tambours d’aciers au lointain / voilà ce qui nous sert de berceuse. ». Virils et désabusés, ce sont tous des classiques chez les méchaphiles.
Avant de terminer, il convient tout de même de mentionner LE défaut de la saga VOTOMS, sa relative imprécision. Au cour de la réalisation des différents opus Takahashi n’a pas hésité à retconer des faits que l’on pensait acquis, ou en laisse d’autres volontairement dans le flou. A tel point que vers la fin on ne sait pas si certains éléments se contredisent ou bien si il y a un lien entre eux qui n’a pas été traité. Par moment ça peut être incroyablement frustrant. Il y a aussi ces éléments laissés à l’appréciation du spectateur, comme l’identité du bébé vu par Pailsen dans Yabô no Roots. Tout porte à croire que c’est Chirico, mais la situation dans laquelle il se trouve soulèverais alors un gros lot de question sur notre héros.
Cet aspect est vraiment inhérent à VOTOMS et il faudra au spectateur de faire avec, selon sa sensibilité il pourra plus ou moins l’ignorer ou le déplorer.
Sil faut chercher un héritage à VOTOMS, ce sera d’abord chez Takahashi Ryôsuke lui même, des séries comme Gasaraki ou FLAG sont encore plus Real Robot, encore plus hardcore (d’ailleurs Gasaraki sombre aussi petit à petit dans le mystique, mais avec moins de réussite que VOTOMS). Ensuite VOTOMS est une inspiration majeur de deux grand jeux de chez Squaresoft, Front Mission bien évidemment, tactical RPG qui reprend le concept des AT ainsi que l’ambiance des arcs Woodo et Kunmen, mais aussi Xenogears, le RPG Robotico-mystique de Takahashi Tetsuya, qui lui aussi évolue vers quelque chose où des forces irrationnels dominent au fur et à mesure de son avancement, détail qui ne trompe pas : dans les deux un personnage clef se nomme Wiseman.
On peut ensuite chercher des éléments réinterprétés, le duo Nanbu Kyôsuke/Excellen Browning de Super Robot Taisen est clairement inspiré du duo Chirico/Fyana. Tout comme Chirico, Kyôsuke est un personnage taciturne à la chance inhumaine qui pilote un robot assimilé à un tas de métal et qui utilise des cartouches pour mieux pénétrer le blindage de ses ennemis au corp à corps. Tout comme Fyana, Excelen cache un secret lourd et porte un amour déraisonné envers son amant. Sagara Sôsuke de Full Metal Panic! partage quelques traits communs avec Chirico, à commencer par le fait qu’ils sont tous deux d’anciens enfants-soldats handicapés sociaux au plus haut degré qui se retrouve à devoir protéger et sauver une fille dotée de capacités particulières et convoitée par une organisation secrète. La comparaison parait encore moins tirée par les cheveux quand on réalise que l’Arbalest et son IA, AL, sont une parodie du Layzner et de son IA, Rei, de SPT Layzer, autre série de Takahashi (le terme SPT est d’ailleurs réutilisé dans FMP!).
Et ensuite ? VOTOMS est un univers vaste et riche qui se prête aisément à la création d’histoires parallèles. Ainsi dès 1988 Kanda Takeyuki réalisait Sôkô Ryôjhei Mellowlink, sur un scénario de Takahashi lui même, l’histoire de la vengeance d’un Armored Hunter, un soldat affrontant les AT à pied, qui fut un succès immédiat chez les fans. Puis récemment deux OVA d’une heure sont sorties, Case;IRVINE, une histoire de battling et VOTOMS Finders, deux OVA réalisées par des équipes n’ayant jamais participé à du VOTOMS, créant un vent frais dans une saga qui était restée depuis le début entre les mêmes mains.
Dans une interview récente, Takahashi Ryôsuke a encouragé les créateurs à s’emparer de VOTOMS et à le réinterpréter, espérons que la Sunrise l’entende et qu’après 2 décennies de vaches maigres la franchise puisse briller plus fort que jamais.
Le bouc emportera sur lui toutes leurs fautes dans une terre aride, il sera chassé dans le désert.
Lévitique XVI:22
Loin de l’image austère et élitiste qu’on a pu lui donner, la saga VOTOMS est en réalité une série extrêmement humaine. Bien qu’un peu froide de par la nature de son héros, elle s’humanise petit à petit avec lui et offre de très grands moments. Elle reste aussi un témoignage d’une époque où l’animation japonaises n’avait pas peur d’offrir des œuvres adultes au enfants, alors qu’elle tend maintenant à proposer des œuvres gamines aux adultes. Appréciée des mecha-otakus les plus hardcore au Japon et quasi inconnue en occident, l’odyssée de Chirico Cuvie se place aisément parmi les plus grande séries de robot anime jamais créées et même près 30 ans après sa création reste une œuvre forte, preuve de sa qualité. Il n’est clairement pas trop tard pour la découvrir, alors si les boites de conserves rouillées de combat sont votre dada, n’hésitez pas, vous ne le regretterez pas.
Ce billet doit beaucoup à mes discutions avec Amrith au sujet de VOTOMS, qu’il en soit donc remercié comme il se doit.
VOTOMS est © Sunrise
All heil Amrith ! o/
Sinon, maintenant que t’as présenté VOTOMS, tu pourrais faire un billet de meta-anime-blogging utra-élitiste : « Tomino vs Takahashi : deux visions du Real Robot »
Un billet pour analyser et approfondir les différents apports du Grand Chauve et du « Vieux Nationaliste qui vote à droite » (la faute à Gasaraki) au genre …
… et peut être tenter de comprendre le yaoisme actuel de la saga Goundame ou le « lolisme » de Goro Taniguchi :/
Voici un bon article de présentation qui réunit les conditions d’un teasing efficace.
On ne pouvait attendre moins d’un haut-membre de la Brigade Mechaphile.
Je suis foutu, je peux pas m’empécher de dresser des parallèles Chirico/Gally maintenant.
Lév_I_tique ?
Merci pour ce bon article qui présente très bien la série. :-)
Pour l’instant je n’ai vu que la série originale de VOTOMS, et je dois dire que j’ai eu du mal à ne pas m’enchaîner les épisodes les uns après et les autres.
Sinon, quid des différents jeux vidéo de VOTOMS sortis sur Snes/PS/PS2 ? Quelqu’un de la Brigade Mechaphile sait ce que ça vaut ?
Drig > faudrait ajouter Kawamori et son trip mystico-altermondialiste au débat je pense.
(Et puis Taniguchi était assistant-réalisateur sur Gasaraki, il a bien retenu les leçons du Maître pour le coté revanchard)
Ialda > *Tengen-Toppa Facepalm* ça m’apprendra à rusher les publication avec des deadlines non négociables.
Excelen > La Brigade Méchaphile tient l’épisode PS2 en haute estime. Il couvre toute la série TV et Shining Heresy.
http://www.youtube.com/watch?v=meht2cF355E
Votoms, c’est bien.
Ialda > Moi, j’ai plus pensé Ryô Saeba, chacun son truc :p
Comme j’en avais entendu parler, j’avais juste jeté un oeil, il y a quelques mois. Ca devait être le premier épisode de la seconde saison (là où justement Chirico prend le lance-flamme comme on le voit sur ton image). Et je vais être honnête, j’ai trouvé ça absolument mauvais comme scène. J’ai eu l’impression de voir un GI américain immortel par définition. Ben ouais, ils sont des dizaines à lui tirer dessus alors qu’il court debout sur le bateau et un pauvre coup de lance-flamme résoud tout. Couplé à l’animation que j’ai trouvé mauvaise (oui, je sais, c’est vieux, mais bon, y’a des trucs vieux qui passent mieux), j’ai lâché l’affaire direct.
Mais bon, je connais son existence, un jour, je prendrais ptêt le temps de m’y replonger. Mais faudrait que les héros badass au regard froid m’intéressent à nouveau ^^ »
Si tu commences pas par le début aussi, forcément y a quelque chose qui ira pas.
Sinon oui Chirico est invincible ou pas loin, c’est un personnage résolument 80′ et qu’il se la joue avec un plan façon A-team dans l’arc Woodo ou à la Rambo en robot dans l’arc Kunmen, et ça fait partit du charme du personnage. Mais c’est pas non plus un personnage badass classique ou cliché et qui pète la classe à cause de ça, car au fond il est très détaché de tout ce qui lui arrive et ne souhaite qu’une chose : qu’on le laisse en paix. Il est pas du genre à abattre un AT d’une roquette puis lâcher la phrase qui tue, non, il l’abat puis continue son chemin vers son objectif sans mot dire. Dans un sens c’est un badass sobre et ça lui donne une classe qui lui est propre.
C’était pas sa guerre.
intéressant ce billet… je n’avais jamais pris le temps de regarder Votoms (je vais découvrir cela :) )
Apparemment cela à l’air vraiment intéressant… :)
Moi je ne connais pas vraiment bien le genre mecha mais il y a un seul animé dans le genre et qui est assez ancien (je dis ça parce que j’avais 3 ans lorsqu’il est sorti au Japon) que j’ai vu et que j’ai bien apprécié:
-C’est « After War Gundam X »
je me demande ce que tu en penses… moi j’ai beaucoup aimé, cela dit c’est vrai que je suis habitué à voir du récent… Gundam 00 était mon premier Gundam par exemple :p…
sinon ce passage m’a fait sourire:
« Elle reste aussi un témoignage d’une époque où l’animation japonaises n’avait pas peur d’offrir des œuvres adultes au enfants, alors qu’elle tend maintenant à proposer des œuvres gamines aux adultes »
A+ :)
[…] 80, les deux genres sont en plein essor. Après les deux films de Gundam arrivent Macross ou VOTOMS, et des OVA permettent également de découvrir des Super Robots dans des histoires un peu plus […]
[…] d’autres blogs : ¤ Anime Janai This entry was posted in Animes and tagged Nippon Animation, Sunrise, TAKAHASHI Ryôsuke. […]
Bonjour,
juste un petit message pour signaler que la team de fansub fr Anime-Heart a débuté depuis un moment le fansub de la saga dont je suis un des traducteurs.
On release en fonction de la chronologie de la série et à l’heure où j’écrit ces lignes on achève le dernier OAV des Pailsen Files, puis suivront le spin off de Mellowlink et enfin la série TV originelle. Tout ça est déjà traduit jusqu’à l’oav The Last Battle.
(lien édité pour cause de spam, les gens malin sauront googler la chose)
Si traduire la série ne peut être qu’une initiative saluable, la façon dont vous sortez la chose me fait poser la question de la pertinence de la démarche. Non parce que Yabô no Roots en point de départ c’est pas top, mais combiné avec Pailsen Files ça spoil la moitié des enjeux importants de la série. Bref j’appelle pas ça rendre hommage à la saga.
Nous le faisons pour deux raisons principales :
La première est que c’est un choix rarement fait dans le fansub où l’ on préfère en général respecter l’ordre de sortie. On trouvait ça intéressant de les sortir de cette manière.
En second parce que les gens sont habituellement rebutés par les séries trop anciennes – surtout longues – et que les y amenés via une série d’OAV plus récents comme Pailsen Files était un bon moyen d’attiser leur curiosité.
Enfin sur le « spoil » en question il me parait très relatif vu que l’aspect « survival » qui est révélé n’est venu qu’après coup et est donc assez superficielle dans le fond de la série. Et de toute manière toutes les sagas de ce type comportent des bizarreries voir des anachronismes. Ce n’est pas si déroutant que cela, surtout quand les différences d’années de productions se font si flagrantes et où les gens rectifient par eux mêmes.
De plus chacun est libre de suivre la saga comme il l’entend. Ce n’est jamais que notre ordre de sortie et le fansub fr des OAV Pailsen était déjà répandu avant que l’on ne commence.
Quant au fait de devoir « rendre hommage », ça ne concerne pas pour moi l’activité du fansub ou alors seulement dans sa marge. On fait connaître et on le fait aussi pour nous.
Je viens de checker votre site et je vois que vous n’avez pas traduit Yabô no Roots, OVA chronologiquement antérieure à Pailsen Files. Votre démarche en plus d’être bancale n’est même pas cohérente là.
Sinon attiser la curiosité avec une série comme Pailsen Files, probablement un des 5 animes les plus moches de la décennie passée, est pas vraiment des plus pertinent IMO.
Quand à suivre la saga comme on le souhaite, ouais chacun en est « libre » mais c’est juste ignorer alors la volonté de ses créateurs, quand bien même cette dernière a été un peu forcée par des cause externes.
Hola du calme l’ami.
Nous avons bien entendu déjà sorti l’oav Roots, le site n’est simplement pas à jour car la personne qui s’en charge est occupée. Il faut plutôt regarder sur Animeka.
Quant à Pailsen c’est votre appréciation ! Les retours que j’en aient sont plutôt positifs sur cette série. Votre avis me parait un peu trop marqué d’un côté « puriste » de la chose. A titre personnel, les lacunes techniques ne m’ont en général jamais gêné en quoi que ce soit.
Sur notre choix de sortie chronologique il est certain qu’on peut entraver au plaisir de découvertes des background comme il l’a été « voulu » (si tant est qu’on peut prévoir sur une aussi longue durée) dans l’ordre de diffusion, mais encore une fois c’est notre choix aussi bien pour nous que pour les amateurs d’animés qui ne connaissent pas la série.
L’argument comme quoi on dénature l’oeuvre me parait excessif. Et encore une fois, la série Pailsen était depuis 3 ans la seule disponible en fansub fr.
Yo
étant le owner de la team en question, je me dois d’intervenir, alors j’apprécie pas trop les remarques de Tetho, donc on a décidé de sortir la série dans ordre chronologique de la saga donc que ça te plaise pas c’est ton souci, mais ne dis pas que c’est « bancale » car ça ne te plaît pas à toi et seconde, je fansub pas pour rendre hommage à l’auteur hein, je le fais pour faire découvrir aux gens donc fais comme tu veux mais évite de critiquer hein ;) et pailsen files ne te plaît pas à toi, mais c’est un très bon animé pour les autres, donc de là à juger que c’est « un des pires animés de la décénnie », c’est ton point de vue…
à bon entendeur et à part ça, bon articile sur ton site…
a+
Chic du drama :)
(liens vers le site de la team édité, j’ai rien contre parler de fansub ici mais je n’en ferais pas la promotion non plus)
Je me suis trompé de terme, ce n’est pas « bancal », c’est carrément aberrant.
Comme le dit Ashtaka, Takahashi n’a clairement pas planifié la saga VOTOMS de la série TV à Gen-ei Hen avant de la commencer. J’en veut pour bête preuve l’absence du nom de Pailsen dans la série TV qui montre que le personnage fut imaginé un ans plus tard pour The Last Red Shoulder. Mais il a toujours écrit chapitres ultérieurs en prenant en compte ce qu’il avait déjà écrit, comme le montre Yabô no Roots ou Pailsen Files. D’où l’importance de voir la série dans l’ordre de sortie. C’est comme commencer Star Wars par l’épisode I, ça peut se faire mais bon, c’est pas vraiment malin. Et argumenter que Pailsen Files était déjà dispo parce qu’une team de 3eme zone en mal d’exlu l’a prise il y a 3 ans, c’est du nivellement par le bas.
Je ne dis pas que vous dénaturez l’œuvre (j’ai pas lu votre traduction, donc je s’abstiendrait de la moindre remarque là dessus), mais juste que vous ne rendez pas service à votre public. Reste à esperer que ce dernier soit plus malin que vous et attendent que vous ayez fini la série TV pour commencer.
Et je suis persuadé que la première qualité du fansubeur est l’humilité. Être humble devant l’œuvre et devant son créateur, car après tout il n’est personne. Juste un anonyme qui la traduit sans la moindre autorisation et qui n’a aucun droit dessus, pas même sur sa propre traduction (le droit international donne tout les droit d’une traduction non autorisée aux ayants-droits).
Vous devez être au service de l’œuvre et de rien d’autre, sinon vous outrepassez vos maigres prérogatives.
(et j’ai pas dit que Pailsen Files est mauvais (il est juste fort moyen IMO), mais qu’il était moche, chose indéniable avouons-le.)
pense ce que tu veux chacun est libre :) mais je n’accepte pas tes adjectifs d’aberrant et de bancal
enfin bref, pense ce que tu veux ~~
« C’est comme commencer Star Wars par l’épisode I, ça peut se faire mais bon, c’est pas vraiment malin. »
C’est un bon exemple puisque les générations récentes ont justement connu la saga Star Wars via les films récents. De ton point de vue ça parait incommodant au visionnage, mais d’un point de vue général sur ce que cela apporte il est plus probable que tu te trompes. De même qu’une adaptation sur autre support fait revivre une œuvre (ex: le seigneur des anneaux).
« Et argumenter que Pailsen Files était déjà dispo parce qu’une team de 3eme zone en mal d’exlu l’a prise il y a 3 ans, c’est du nivellement par le bas. »
Je n’ai jamais donné cet argument ! Les raisons de notre choix de sorties sont toutes autres, et c’est toi qui utilise le fait que ce décalage est sensiblement négatif. Hors à ce compte là, le « mal » était déjà fait.
« mais juste que vous ne rendez pas service à votre public. »
Notre « public » ne connait pas la saga VOTOMS. Quant à celui qui le connait déjà… eh bien il a déjà vu les vosta ou la vostfr des OAV Pailsen.
«Vous devez être au service de l’œuvre et de rien d’autre, sinon vous outrepassez vos maigres prérogatives. »
Comme tu ne peux pas nous nous reprendre sur le Droit, vu qu’aucun accord n’existe, tu nous fais un procès d’intention. Une évidence d’abord : tout fansub dénature l’œuvre. Sur sa gravité tu peux estimer qu’elle est importante (et par mes explications on prend acte des critiques) mais tu ne peux pas nous accuser de ne pas respecter l’auteur et de faire comme bon nous semble. C’est irrespectueux et purement gratuit.
A l’origine je ne suis venu que pour traduire le spin-off Mellowlink et c’est waka qui m’a convaincu de se lancer dans toute la saga. Mais suivant ta logique, j’aurai mieux fait de m’abstenir, et ceux qui ont traduit Pailsen avant nous également. Mais ça c’est facile à dire quand on regarde soit-même les VOSTA, elles-mêmes sorties dans le désordre (les fansub des OAV existaient avant ceux de la série TV).
Enfin on peut avoir eu tort de faire ce choix, mais merci aussi d’essayer de comprendre avant de nous juger de façon lapidaire.
quel tort ? Je ne vois aucun tort là-dedans, on sub votoms pour nous et les fans qui veulent regarder la série (qui est juste « culte ») et on a choisi l’ordre de la chronologie de la saga, après qu’il nous juge sur notre façon de faire, c’est son problème et j’en ai rien à faire car ce n’est qu’un avis comme tant d’autres (à moins que tu ne sois le « détenteur » de la licence ?)
Donc on continuera notre sub et peu importe ce qu’il en pense, il dit ce qu’il veut :)
ps : à la base, tout le fansub est illégal donc de ce point de vue, qu’on commence par l’oav roots ou qu’on commence selon l’ordre de diffusion au Japon, on est déjà dans l’illégal…
Mellowlink est un cas à part puisque spin-off sans rapport avec les aventures de Chirico. Comme Case:IRVINE ou VOTOMS Finder ça peut se mater en marge.
En fait ce que je vous reproche c’est de ne pas profiter de votre excellente initiative qu’est suber toute la saga pour faire ça proprement et imposer un ordre de visionage de votre cru au lieu de prendre celui qui est évident et recommandé par les fans depuis des années. Ensuite d’ici un an quand tout sera sorti on s’en foutra royal, mais pour ceux qui vont suivre à la sortie c’est fort dommage.
>Comme tu ne peux pas nous nous reprendre sur le Droit, vu qu’aucun accord n’existe
C’est oublier un peu vite la Convention de Berne ça, qui protège l’œuvre qu’elle soit acquise ou non sous nos latitudes.
>les fansub des OAV existaient avant ceux de la série TV
Là aussi tu oublies des faits quand ça t’arrange : la série TV est sortie aux USA officiellement en 2001 chez CPM. Les fansubs des OVA sont arrivés plus tard.
Et la sortie de la saga a été un bordel, notamment à cause de la complexité du vocabulaire utilisé dans Kakuyakutaru Itan qui a repoussé toutes les teams pendant des années.
merci de ta compréhension :)
peut-être avais-tu raison et nous aurions dû suivre l’ordre de sorties au Japon… mais nous avons choisi la solution actuelle en espérant ne pas trop rebuter la plupart des fans…
à la prochaine :)
[…] anime de mecha, et c’est le cas ici. Et comme j’ai la flemme, autant vous linker un excellent article […]
[…] de Matteru . Moi, je retourne sur Super Robot Taisen Z, et faudrait que je me motive à reprendre VOTOMS… Sama […]